Au lendemain de sa conférence de presse conjointe avec son homologue Emmanuel Macron, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a échangé, le 1er mai, avec les Congolais résidant en France, dans la salle Apollo, Espace Charenton, Paris 12e
Accueilli à 16h30 dans une salle comble, juste après l'hymne national "Debout Congolais" chanté à l'unisson et suivi des salutations d'usage, Félix Tshisekedi a rappelé à l'assistance sa promesse de campagne électorale après sa réélection en ces termes : « J'avais promis de repasser partout où la diaspora avait massivement voté pour moi pour vous dire merci », dénonçant dans la foulée l'attitude de ceux qui avaient appelé à voter contre lui: « Vous les avez démentis, merci pour ça ».
Au-delà de cette reconnaissance à l'égard de ses compatriotes qui l'ont élu à 85 % à l'issue du scrutin du 20 décembre de l'année dernière, le message du chef d'État s'est appuyé d'abord sur les paroles de l'hymne congolais écrit en 1960 : « Nous bâtirons un pays plus beau qu'avant, dans la paix. ». Cette paix, qui fuit désespérément le pays depuis trois décennies et qui a permis au président de dénoncer publiquement les « velléités prédatrices et expansionnistes exprimées par certaines puissances étrangères ».
De cette tribune patriotique, il s'est vu offrir l'opportunité de faire valoir auprès de ses compatriotes l'importance de l'unité nationale et sa ferme volonté de voir régner l'unité au sein du peuple entier de la RDC : « Restons unis ; plus nous serons nombreux, plus nous serons unis ».
Grâce au règne de cette unité, Félix Tshisekedi a décliné les grandes orientations d'une portée du cortège d'espoirs ayant permis sa réélection. "Pour un Congo retrouvé", titre également de son livre, à travers les 145 territoires interconnectés, il prévoit de faire en six points : favoriser la création d'emplois ; assurer la sécurité ; améliorer le pouvoir d'achat ; diversifier l'économie ; favoriser l'accès à l'énergie et moderniser l'administration.
Le président congolais a insisté sur la création des emplois
D'une façon transversale, la création des emplois permettra aux jeunes et aux femmes de bénéficier de mécanismes concrets pour garantir leur participation active dans la transformation économique, sociale et politique de leur nation. Par exemple, la RDC a mis en place un fonds de garantie qui couvre les risques pour favoriser l'entrepreneuriat local intitulé Fonds de garantie pour l'entrepreneuriat au Congo, en sigle Fogec. Les chiffres déjà connus à ce jour indiquent que le nombre d'entreprises enregistrées au titre de sous-traitants est passé de 3700 à 15400 en moins de deux ans.
Lors des échanges avec ses compatriotes, Félix Tshisekedi a rappelé à l'assistance que le "Go-pass" est une taxe, et a exprimé sa préférence pour qu'elle soit utilisée à bon escient, plutôt que de finir dans les poches des ennemis de la République comme par le passé. « Cette affaire de Go-pass me fait rire, parce que c'est une taxe que l'on paie. Ce que je veux, c'est vous entendre dire que les recettes du Go-pass doivent être utilisées utilement, par exemple pour améliorer les conditions de nos aéroports, et non gaspillées comme c'était le cas dans le passé.
J'ai été informé qu'un compte avait été ouvert en Afrique du Sud où toutes les recettes du Go-pass étaient versées pour être partagées entre les ennemis de la République démocratique du Congo. Je tiens à vous garantir que cela n'arrivera plus ; nous allons voir comment utiliser les recettes du Go-pass à bon escient. Je vous dis ça parce que si vous insistez sur le Go-pass, nous allons insérer cette taxe dans le prix du billet et par la suite lorsque vous irez acheter votre billet, vous ne la verrez plus, et vous vous réjouirez qu'il n'y ait plus de Go-pass ! », a-t-il expliqué, tout en admettant étudier minutieusement la question. Il n'exclut donc pas que la taxe "Go-pass" soit insérée dans le prix du billet.
Une fois de plus, les binationaux ont interpellé le président de la République
À propos de la double nationalité, les binationaux ont une nouvelle fois interpellé le président de la République face à l'urgence et la nécessité de légaliser la double nationalité en République démocratique du Congo. Cette catégorie de Congolais estime que l'article 10 de la Constitution, dans sa configuration actuelle rendant exclusive la nationalité congolaise, prive le pays de compétences capables de contribuer au développement de la République.
Il a appelé les Congolais à la patience et aux réflexions "minutieuses" dans la gestion de cette question, de peur que cela profite une fois de plus aux ennemis de la République qui veulent à tout prix diviser le pays dans sa partie orientale. la préoccupation actuelle est de procéder à l'identification des Congolais vivant à l'étranger par l'ONIP. « Je vous informe déjà que nous avons commencé avec l'identification de la population. Donc vous-aussi, de l'étranger, sachez que, dans les prochains jours, vous serez invités à l'ambassade pour vous faire identifier. Nous avons trouvé un partenaire qui va nous permettre de faire avancer ce projet », a rassuré Félix Tshisekedi.
Pour conclure ces échanges, qui se sont déroulés, semble-t-il dans un esprit de fraternité, à en croire les divers avis des participants, le président congolais a invité ses compatriotes à oeuvrer ensemble pour le développement de leur pays d'origine : « Le véritable Eldorado, il est ici, chez nous, a-t-il indiqué... Il est temps d'en prendre conscience et de le construire ».