Des rebelles du M23, appuyés par l'armée rwandaise, contrôlent, depuis mardi 30 avril, la cité minière de Rubaya, territoire de Masisi (Nord-Kivu).
La présidente provinciale de la chambre des mines au Nord-Kivu, Yvette Mwanza affirme qu'avec l'occupation illégale de cette mine, des recettes significatives vont échapper au trésor public.
Selon elle, la mine de Rubaya est le poumon économique du secteur minier au Nord-Kivu en termes de recettes provinciales :
« La production de coltan à Rubaya représente en elle seule 50% de la production nationale ».
Plusieurs autres voix s'élèvent au pays pour dénoncer le pillage, l'exploitation et la commercialisation illicites des minerais de ce site minier.
Certains observateurs pensent même que l'occupation de la cité minière de Rubaya par le M23 ouvre ainsi la voie à une exploitation artisanale illicite.
Le site de Rubaya compte plusieurs minerais dont le coltan, le manganèse, la cassitérite et la tourmaline.
Selon des experts du secteur minier, les minerais produits à Rubaya ne profitent pas toujours à l'Etat congolais car ils sont exploités et exportés illégalement par certains miliciens qui organisent le trafic vers les pays voisins, ce qui constitue un manque à gagner pour le trésor public.
Ils indiquent également que depuis quelque temps, la mine de Rubaya est également convoitée par des sociétés étrangères qui tentent d'échapper au fisc.
Dans sa correspondance du 26 avril dernier, la ministre des Mines, Antoinette N'Samba a autorisé la Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo (CDM) de s'installer parce qu'ayant obtenu un permis d'exploitation, en vue de fédérer tous les creuseurs artisanaux et de canaliser toute leur production.
Inquiétude de la population locale
Après avoir pris possession de Rubaya, ces rebelles ont pris le contrôle des groupements Kibabi et Kitanda, dans le Masisi.
Cette situation préoccupe et inquiète la société civile locale. Son rapporteur, Télesphore Mitondeke indique que ces assaillants avancent vers la localité de Katale (en direction de Masisi centre), de Ngungu et de Kinigi, en direction des groupements Ufamando I et Katoyi.
« La situation demeure très préoccupante car l'ennemi ne cesse de s'approcher vers le chef-lieu du territoire de Masisi. Il faudra que des dispositifs sécuritaires soient pris pour juguler cette crise », a-t-il fait savoir.