Madagascar: Portrait - Tsarafara Rakotoson : Rajao Malok'Ila me permet d'apporter ma contribution à la société

Tsarafara Rakotoson est l'un des comédiens et acteurs malgaches qui vient immédiatement en tête dès qu'on évoque le cinéma à Madagascar. Le public cependant ne l'appelle pas toujours par son vrai nom mais plutôt par celui du rôle principal qu'il a tenu dans la saga Malok'Ila, Rajao. Il n'est pas rare d'ailleurs que les gens ne connaissent pas son vrai nom. Tsarafara s'est justement confié à Midi Madagasikara sur son métier.

Tsarafara Rakotoson est marié et père d'une fille. Ayant évolué sur la chaîne nationale (TVM et RNM), il a également déjà fait du théâtre dans le temps. Il a joué dans une centaine de films. Son rôle préféré est celui qu'il a joué dans la série de films Play boys mais c'est Rajao, son rôle dans la saga Malok'ila, produite par Scoop Digital, qui a le plus marqué les esprits. « Et cela m'étonne moi-même », avoue Tsarafara, « puisque Rajao n'est pas un bon type ». Il incarne en effet un père de famille qui a très peu étudié, qui aime l'argent et qui est aussi avare, en plus d'être un tant soit peu narcissique.

Des rôles très étudiés

Tsarafara suppose que le succès du personnage provient des apports qu'il a apportés à ce personnage. Si les dialogues du personnage qu'il doit tenir à chaque film sont intégralement établis par l'auteur, le scénariste et le réalisateur, Tsarafara s'emploie méticuleusement à identifier le personnage et ses différentes facettes, son langage et son vocabulaire, en les repérant à travers les personnes qui ont un statut similaire dans la société, pour reproduire fidèlement le personnage et lui donner vie de façon authentique. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est devenu très à l'écoute et qu'il aime bien aller à la rencontre des gens même si le revers de la célébrité le perturbe un peu à travers les interactions de certaines personnes avec lui.

Tsarafara n'est pas humoriste

Le rôle de Rajao a particulièrement marqué sa carrière de manière indélébile. Comme la plupart des acteurs de cinéma, Tsarafara s'est fixé comme défi de jouer des personnages très différents. Il ne se définit pas personnellement comme humoriste. Ce sont les contextes autour du rôle de Rajao qui en ont fait un personnage drôle. Tsarafara a déjà joué le rôle de curé et aimerait beaucoup tenir d'autres rôles plus sérieux tels qu'enseignant, cultivateur, médecin et tant d'autres. Recevoir un nouveau rôle est toujours excitant pour lui. « Seulement, il n'est pas rare que le réalisateur me demande de jouer comme « Rajao » puisque c'est ce que le public aime et attend, alors je me plie à ses exigences », avoue-t-il.

Sensibilisation et éducation civique

Outre son rôle d'acteur, Tsarafara est également très actif dans le domaine de la publicité et de la sensibilisation. Il est souvent sollicité pour écrire des sketchs pour des campagnes de sensibilisation, telles que la vaccination, la lutte contre la défécation à l'air libre ou la diversification alimentaire... Il est également appelé à faire de la figuration pour des publicités mais il est plus sélectif dans ces cas-là, en prenant soin d'occulter les publicités mensongères. Mais sa préférence va vers la sensibilisation, étant conscient du fait qu'il existe un manque flagrant d'éducation civique dans notre société. Il met ainsi « Rajao » au service du civisme en apportant sa contribution à l'éducation du citoyen pour le rendre utile. « Mba misy ilana azy ihany ilay Rajao amin'izay », plaisante-t-il à ce propos.

Des films en gestation

Tsarafara n'a pas manqué d'inciter le public à visionner le plus récent épisode de Malok'Ila intitulé Malok'Ila Zeparsa, le seizième volet de la saga, sorti le 13 avril dernier, tout en annonçant que les films produits par Scoop Digital seront désormais projetés en salle ou en ligne, les lecteurs de CD n'étant pratiquement plus commercialisés.

Mais Tsarafara a également révélé qu'il est également déjà passé derrière la caméra. Un de ses films intitulé Toamasina Tomany a déjà été entièrement tourné mais le film ne le satisfaisant pas complètement, le projet a été mis en suspens. Il a, de plus, écrit quatre autres scénarios qui sont en attente de budget. C'est d'ailleurs, selon lui, le principal problème de l'industrie cinématographique malgache : les talents et les histoires ne manquent pas à Madagascar, en matière de films. Il déplore le fait que cette filière ne soit pas correctement soutenue à Madagascar, tout en incitant les jeunes cinéastes à poursuivre leur rêve selon leurs possibilités et à protéger leur production.

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