Afrique de l'Ouest: Le ministre nigérien en charge de la culture, Abdourahamane Amadou - «Entre le Burkina et le Niger, on a le Gourmantchema »

interview

Le Niger est le pays invité d'honneur de la 21ème édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). Dans cette interview, le ministre nigérien de la Jeunesse, du Sport, de la Culture et des Arts, le colonel-major Abdourahamane Amadou, revient sur la participation de son pays à la biennale de la culture.

La SNC est une tribune d'expression de la diversité culturelle burkinabè. Comment appréciez-vous cette biennale ?

Mon appréciation de la Semaine nationale de la culture (SNC) est entièrement positive pour plusieurs raisons. C'est une tribune d'expression culturelle qui permet de voir le pays entier au même endroit à travers toute sa diversité. La culture est ce qui lie tous les peuples à travers leur diversité. C'est aussi une tribune qui permet de s'étendre aux autres pays. Vous l'avez remarqué au village des communautés, on n'a pas seulement des communautés du Burkina Faso. On a des communautés d'une dizaine de pays africains qui, à travers leur culture, montrent beaucoup de similarités avec ce qui se passe au Burkina. C'est un lieu de rencontre, de fraternité, de solidarité, de partage et d'échange d'expériences. D'où toute la beauté de cette Semaine nationale de la culture. Cela permet, une fois encore, de réunir tous les fils d'Afrique au même endroit pour se remémorer qu'à un temps, ils étaient tous ensemble. Ce sont des frères et soeurs de la même famille.

Le Niger est le pays invité d'honneur de cette 21e édition. Comment avez-vous accueilli ce choix ?

C'est une invitation qui a été accueillie au plus haut niveau par les autorités nigériennes d'abord et ensuite par les artistes. En fait, une invitation du Burkina ne peut pas être refusée par le Niger. Le Burkina a été à nos côtés à un moment où on en avait besoin surtout dans les différentes phases de crise que notre pays a traversées. Le Burkina Faso était de notre côté. Ensuite, nous partageons beaucoup de réalités. Nous sommes des frères, nous partageons la même géographie, la même histoire, les mêmes groupes ethniques, etc. Nous sommes des descendants des mêmes peuples.

En quoi a consisté la participation de votre pays à cette 21e édition ?

La participation de notre pays a consisté à l'expression de notre identité culturelle commune, à la solidarité entre nos peuples et aussi à montrer à la face du monde que nous sommes les mêmes, à travers tout ce que je viens de dire notamment la géographie, l'histoire et la culture. D'ailleurs, quand vous visitez le village des communautés, il n'y a pas une grande différence, ce n'est pas remarquable. Tant que tu ne poses pas la question pour savoir qui est qui, c'est difficile de faire la différence à travers les expositions, les articles artisanaux, les objets d'art et même l'art culinaire. C'est donc dire que nos peuples sont les mêmes.

Le thème de l'édition est : « Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau ». Selon vous, quelle est la place de la culture dans la lutte engagée par nos pays pour la souveraineté et la dignité retrouvées ?

La culture doit être en premier choix parce que c'est à travers cette culture qu'on se reconnaît. C'est notre identité et cette culture nous unit. Elle nous demande d'être solidaires les uns des autres et de porter tout ce qui concerne nos pays ensemble, parce que c'est une lutte d'ensemble qui regarde tous les peuples. Comme le dit un adage au Niger, c'est le pays d'abord. Nous devons taire toutes nos différences et s'occuper de nos pays. Et actuellement, c'est ce qui est en train de se passer dans l'espace de l'Alliance du Sahel.

Le Burkina, le Niger et le Mali ont créé l'Alliance des Etats du Sahel (AES). Quelle est la place de la culture dans l'atteinte des objectifs de cette Alliance ?

La culture est le ciment. C'est ça qui lit tous les peuples. Quand tu regardes nos frontières, ce sont les mêmes peuples, les mêmes cultures, les mêmes langues. Entre le Burkina et le Niger, on a le Gourmantchema. Cette langue est parlée de part et d'autre des deux pays. Et le même constat peut être fait le long des autres frontières.

De façon générale comment avez-vous trouvé l'organisation de la SNC ?

L'organisation est excellente. Depuis notre arrivée jusqu'à aujourd'hui, on n'a pas rencontré de failles. La réussite de cet évènement peut être constatée à travers plusieurs facteurs. D'abord, l'engouement du peuple burkinabè parce qu'on a vu que tous les Burkinabè se réunissent ici. Tous les peuples sont là. Ensuite, tout le monde est actif. Quand tu vois le nombre de sites culturels animés au même moment, et pendant toute la journée et même la nuit, c'est une ferveur totale.

 

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