L'assemblée provinciale, la coordination provinciale et celles des territoires de la société civile, les organisations féminines ont à leur tour condamné samedi 4 mai les bombardements enregistrés la veille dans les sites de déplacés á Mugunga et au Lac vert, à Goma (Nord-Kivu).
La société civile dénonce le silence coupable du Gouvernement congolais face à cette guerre et sa "position ambigüe face à la souffrance de la population".
Elle désapprouve également les tactiques militaires sur le terrain, caractérisées par le cessez-le-feu et le repli stratégique, que manifeste l'armée face à la progression de l'ennemi.
La population civile exposée à des crimes graves
La société civile rapporte notamment la situation du 1er au 9 mars dernier, où les rebelles ont réussi à conquérir de grandes agglomérations comme à Nyanzale, Kibirizi et la position stratégique de Rwindi.
Pour la société civile, ces agissements donnent un chèque en blanc à l'ennemi pour opérer impunément et exposer la population à des crimes graves.
La chute de Rubaya et Ngungu du 1er au 2 mai, l'explosion de bombes dans les sites de déplacés, faisant un bilan de 14 morts et 35 blessés selon les autorités provinciales, sont également repris dans la déclaration de la société civile.
Pour leur part, les organisations féminines recommandent entre autres au Gouvernement de renforcer la sécurité et la protection de la population et d'organiser un deuil national en mémoire des personnes tuées.
Dans une déclaration signée par 26 organisations locales, les femmes du Nord-Kivu demandent également la délocalisation des positions des FARDC qui sont aux alentours des camps de déplacés.
Les élus provinciaux recommandent également aux FARDC de redoubler d'efforts pour récupérer les zones occupées et protéger celles qui sont encore sous leur contrôle.
Mobiliser la communauté internationale
Pendant ce temps, les élus provinciaux se disent profondément préoccupés par les massacres des civils à Beni par les ADF, la guerre du M23 et insécurité généralisée dans la ville de Goma et les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo.
Réunis en urgence ce samedi, les députés nationaux du Nord-Kivu ont condamné avec la toute dernière énergie, ces actes cruels et lâches qui ont visé les populations civiles non engagées dans les hostilités:
"Révoltés par ces ignobles crimes répétitifs commis par cette coalition terroriste, nous recommandons urgemment ce qui suit : au Gouvernement de la République démocratique du Congo de mobiliser tous les moyens nécessaires pour reconquérir les zones occupées par les agresseurs; de renforcer la sécurité autour et dans les camps des déplacés, de prendre des dispositions utiles pour assurer les funérailles dignes de nos compatriotes tués et la prise en charge adéquate des personnes blessées, de mobiliser la communauté internationale pour condamner sans ambages et sans réserve les attitudes criminelles du gouvernement Rwandais ».