Banjul — Le 15e sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui s'est tenu samedi et dimanche dans la capitale gambienne, Banjul, a permis de repositionner le Sénégal dans la diplomatie multilatérale, a estimé la ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall.
"Notre participation active à ces échanges nous a permis de vraiment repositionner le Sénégal dans la diplomatie multilatérale et dans la recherche de solutions concertées face aux défis mondiaux auxquels nous faisons face", a-t-elle dit.
Elle s'exprimait lors d'un entretien avec l'Agence de presse sénégalaise (APS) en marge des travaux du Sommet de Banjul dont le thème était "Renforcement de l'unité et de la solidarité par le dialogue pour le développement durable".
La ministre sénégalaise de l'Intégration africain et des Affaires étrangères dit avoir rencontré et échangé au cours des réunions bilatérales ses homologues du Mali, du Burkina Faso, du Maroc, de la Côte d'Ivoire, la Somalie, du Yémen, du Gabon en vue de renforcer les liens d'amitié entre pays africains mais également ceux de la Oumma islamique.
Le Sénégal est en train de saisir "les opportunités" de la coopération bilatérale et multilatérale avec les pays africains de l'OCI, mais également avec les autres membres pour "vraiment renforcer" sa diplomatie sénégalaise "à ce niveau".
Selon Yassine Fall, le sommet de l'OCI "a fait un bond qualitatif en termes de positionnement, en termes d'exigence pour le respect des droits du peuple palestinien et aussi en termes d'exigences et d'attentes des les peuples qui constituent cette organisation, la deuxième la plus grande dans le monde, après les Nations Unies".
Elle a signalé que la rencontre a aussi abordé les droits des enfants, des femmes, des minorités musulmanes persécutés, harcelées dans beaucoup de pays du monde.
La ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a salué la présence du chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye à Banjul.
"Le président de la République a bien fait de participer à ce sommet le premier depuis qu'il est à la tête du pays, mais surtout pour réaffirmer le leadership que le Sénégal a toujours occupé concernant la cause palestinienne", a-t-elle soutenu.
Elle a rappelé que l'OCI a été créée pour poser sur la table la question palestinienne au niveau international afin, que des solutions justes et pérennes soient trouvées.
"Il était important que le président de la République soit présent" au sommet de Banjul, a-t-elle estimé.
"Le sommet est aussi organisé par un pays frère, la Gambie et c'était aussi un geste fort pour venir en solidarité à l'Etat et au peuple gambien qui ont accueilli le sommet", a-t-elle ajouté.
Le Sénégal, un pays-pivot, le panafricanisme, une option forte du gouvernement
Selon elle, "le Sénégal a tenu son rang au niveau multilatéral", mettant en exergue "l'intérêt de toutes les délégations qui ont voulu rencontrer le président" Bassirou Diomaye Faye.
Elle a relevé l'intérêt aujourd'hui que suscite le Sénégal au niveau international, au niveau multilatéral et au niveau panafricain.
Mme Fall a également abordé la diplomatie de proximité avec l'avènement du ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères. "Intégration africaine et Affaires étrangères, ce ne sont pas juste des mots", a-t-elle dit.
"Il s'agit d'une volonté politique du gouvernement, du président de la République et de son Premier ministre de privilégier les rapports avec les pays africains, de renforcer la coopération bilatérale et la coopération régionale", a-t-elle fait savoir, expliquant les récents déplacements du chef de l'État en Mauritanie, en Gambie et en Guinée-Bissau en sont des marqueurs importants.
Pour Mme Fall "l'intégration africaine est une option forte et une orientation du gouvernement sénégalais dans le but de renforcer les relations intra-africaines et le panafricanisme aussi bien aux niveau culturel, politique, économique pour que le continent puisse bien se positionner sur l'échiquier mondial".
"L'Afrique a tous les atouts en ressources humaines, en savoirs pour pouvoir jouer pleinement un grand rôle au niveau international. C'est aussi pour cela qu'il était important pour le président d'être là" au sommet, a-t-elle fait remarquer.