Au Kenya, le cyclone Hidaya a considérablement perdu en puissance en atteignant les côtes de Tanzanie, samedi 4 mai. Les vents sont presque tombés mais l'agence météo kényane met tout de même en garde contre de fortes pluies ces jours-ci.
De fortes pluies sont devenues malheureusement trop fréquentes pour les Kényans ces derniers mois. Le bilan humain des inondations continue de grimper. 219 morts et plus de 200 000 déplacés. Comme réponse, le gouvernement a ordonné l'évacuation de toutes les zones à risques. Plusieurs quartiers de la capitale sont concernés.
Des habitations informelles sur des bandes riveraines, le long d'une rivière, ont déjà été démolies pour forcer les populations à évacuer. Des milliers de personnes se sont retrouvées à la rue, d'après les associations locales.
Gravats à perte de vue
C'est ainsi que des gravats à perte de vue se trouvaient, samedi 4 mai, le long de la rivière dans le bidonville de Mukuru kwa Reuben, à Nairobi. La veille, s'y dressaient des commerces et habitations informelles. La population avait jusqu'à 18h00, vendredi, pour évacuer, à cause des risques d'inondations... mais les tracteurs sont arrivés avant.
« Cela a eu lieu vers 10h00 du matin. Les bulldozers avançaient et ont tout détruit. Ma maison qui était ici et mon commerce ont été rasés. Ils nous ont donné à peine 15 minutes pour évacuer », raconte David Mwangi Maina.
Plusieurs habitants disent avoir passé la nuit sous des abris de fortune. Gladys Muraa a dormi sur les ruines de sa maison, avec sa mère et ses six enfants : « Nous n'avons pas bougé depuis hier car nous ne savons pas où aller. Nous avons dormi en ayant faim. Les pluies continuent mais nous n'avons pas de nourriture, nous n'avons pas reçu d'aide, rien. »
Pas de relogement
Les résidents disaient ne toujours pas avoir reçu de proposition de relogement hier après-midi.
Anami Daudi Toure, coordinateur du Centre pour la justice sociale du quartier s'en insurge : « La seule action que le gouvernement a prise pour répondre aux risques d'inondations dans le quartier, c'est de déplacer les populations. Ils n'ont pas apporté d'aide humanitaire, pas de nourriture, d'eau ou de médicaments. Ce que les autorités auraient dû faire c'est établir la liste des habitants et mettre sur pied un plan de relogement pour les évacuer humainement. »
Face aux nombreuses critiques de l'opposition, le ministre délégué à l'Intérieur s'est rendu sur place samedi. Il a assuré que les familles allaient être relogées.