Une conférence de presse a été animée le 2 mai à Pointe-Noire par la task force-l'Esprit Upads pour expliquer à l'opinion la crise politique que traverse ce parti depuis la fin du mandat des instances dirigeantes, en juin 2017.
Marc Tsaty, membre du bureau politique et du Conseil national sortant; Jean Louvosso et Donatien Likibi, membres du bureau politique sortants; Gertrude Bimi et Jules Kaya, membres du Conseil national sortants; Dr Noel Mboungou Kimpolo et Gofdeffroy Dibakissa, cadres du parti, ont éclairé le public sur la crise structurelle et institutionnelle profonde que traverse l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) du fait de l'illégalité et l'illégitimité des instances dirigeantes depuis juin 2017.
En effet, ont dit les différents intervenants, tous les mandats au sein du parti sont aujourd'hui obsolètes. Il est donc question de se tourner vers les militants afin de mettre en place d'autres instances dirigeantes pouvant conduire le parti. Seulement, cette démarche légale, selon eux, ne rencontre pas l'assentiment du 1er secrétaire du parti, Pascal Tsaty Mabiala, qui s'obstine à le diriger au mépris des textes organiques qui le régissent en se dressant systématiquement contre tous les membres du parti qui adopteraient une position contraire à la sienne. Ainsi, ils condamnent et s'insurgent contre toutes menaces, injures et sanctions à l'endroit des membres du parti du fait de leur opinion estimant qu'en politique, les seules opérations qui comptent sont l'addition et la multiplication qui permettent de conquérir les militants et de gagner les élections.
« Les intimidations et les menaces à l'intégrité physique des militants du parti qui ne partagent pas ses dérives, la diabolisation de la task force- l'Esprit Upads en la convertissant malhonnêtement en une vulgaire rébellion alors que celle-ci pose le problème fondamental de l'existence du parti, à savoir le respect scrupuleux des textes organiques et de l'agenda statutaire du parti qu'il foule volontairement et cyniquement aux pieds, le 1er secrétaire sortant s'obstine et s'acharne à coup de menaces à vouloir étouffer le débat politique interne né autour de la problématique de l'illégalité et la légitimité des instances depuis juin 2017. Il prône la politique d'exclusion, au lieu de construire, unir, rassembler ou fédérer », a dit Godeffroy Dibakissa, lisant la déclaration de la task force-l'Esprit Upads.
Face à cette situation, cette task force veut la reconquête et la réappropriation du parti par les militants. « Depuis le 6 janvier, nous avons organisé une grande assemblée générale pour dénoncer l'accaparement du parti. Le 27 janvier, c'est Paris qui a pris le relais. Régulièrement, des réunions se tiennent en ligne avec les militants éparpillés à travers le monde (Canada, Etats- Unis, France, Europe). Dernièrement, la fédération Upads de Mvou Mvou et celle de Tié Tié ont également organisé des assemblées générales pour dénoncer la confiscation du parti par un seul individu. Nous, notre démarche c'est d'aller vers les militants, c'est vers eux qu'on se tourne pour dénoncer le mal à la racine », a ajouté Jean Louvosso, expliquant aussi la non présence de la task force à la réunion du Conseil national.
« On n'a pas voulu aller au Conseil national parce qu'on ne voulait pas cautionner l'illégalité. Nous savons tous que ce Conseil est illégal pour deux raisons : Il n'a plus de légitimité et en plus, les membres qui sont là-bas ne sont pas élus par le Congrès. Ce sont des hommes et des femmes que le premier secrétaire a choisis et qu'il a mis au Conseil pour se faire une majorité. On ne peut pas aller à ce Conseil où les membres qui siègent ne sont pas élus comme nous l'avons été au Congrès de 2013 ».
Aussi, selon Jean Louvosso, le Conseil national est convoqué par le premier secrétaire sur instruction du bureau politique qui examine l'ordre du jour. Il est l'exécutif du Conseil mais le premier secrétaire l'a écarté pour aller directement au Conseil national. « Ce sont des questions de principes, on ne joue pas avec. Si nous voulons avancer dans ce pays, respectons les principes », a t-il martelé.
Pour les membres de la task force-l'Esprit Upads, cet imbroglio qui n'honore pas le parti devait être évité si le débat était instauré à l'Upads. « En 2018, cinquante membres du Conseil national avaient écrit une lettre ouverte prônant un dialogue au sein du parti après la fin des mandats des instances dirigeantes. Malheureusement, rien a été fait, les gens étant réfractaires à la contradiction. La seule réponse donnée à cette démarche, c'était les sanctions prononcées à l'encontre des membres et militants du parti », a regretté Jean Louvosso.