Au Sénégal, le cadre de concertation citoyen pour le respect et la préservation des droits des femmes et des filles a lancé samedi 4 mai son manifeste. Ce mouvement pour le droit des femmes demande une participation effective des femmes dans les instances de gouvernance et leur prise en charge dans la formulation des politiques publiques. Elles demandent notamment une meilleure représentation au gouvernement.
Dans l'auditorium de la place du souvenir africain, plusieurs dizaines de femmes habillées en orange et blanc se sont réunies. À la tribune, Arame Gueye lit le manifeste du cadre de concertation citoyen pour le respect et la préservation des droits des femmes et des filles.
Elle pointe du doigt le nouveau gouvernement, nommé le 5 avril, qui ne compte que quatre femmes sur 30 ministres : « De plus, la suppression du ministère de la Femme soulève beaucoup d'inquiétudes. Une telle approche ne garantit pas la préservation des acquis en matière de prise en compte des droits des femmes et de la participation dans les instances décisionnaires. »
Dans le manifeste, des pistes de solutions sont adressées au président Bassirou Diomaye Faye. Exemple, garantir la représentation équitable des femmes dans toutes les instances de gouvernance et de prise de décision.
Parmi les femmes qui ont pris la parole, Aminata Diallo est adjointe au maire d'une commune de Dakar. Également présidente du réseau des femmes élues locales, elle est déçue de constater que seules deux femmes figurent parmi les dix dernières nominations à la direction de plusieurs agences ou sociétés de l'État :
« Nous avons les mêmes diplômes que les hommes, pourquoi cette discrimination ? Nous sommes là pour poser de notre droit, pour qu'on ne décide pas à notre place, pour qu'on nous implique, parce que nous avons été de tous les combats. »
Les femmes qui ont signé le manifeste espèrent obtenir une audience avec Bassirou Diomaye Faye ou son premier ministre Ousmane Sonko. Cela pour leur faire part de leur plaidoyer.