Madagascar: Livre - « Mikea » de Thierry Cron dans les bacs

Une avant-première du livre Mikea, exposé hier au Telma Academy Andraharo. Une oeuvre d'art sur l'histoire d'un groupe humain en voie de disparition du Sud de Madagascar.

Les rares images du groupe humain Mikea, pourraient être les dernières dans le livre de « Mikea - Les derniers chasseurs-cueilleurs de Madagascar » du Français, Thierry Cron, présenté hier au Telma Academy Andraharo. Les fonds récoltés avec la vente de cet ouvrage dans le pays et à l'étranger alertent sur la situation de cette communauté. Avec un prix de 100 000 Ariary, l'auteur a mentionné, « tous les bénéfices seront intégralement reversés au profit des Mikea ».

Un livre de 200 pages réunissant de nombreuses photographies en quadrichromie. Dans ce livre, l'auteur a utilisé le malgache et le français afin de s'assurer que les lecteurs et lectrices puissent plonger dans le monde de ce peuple séculaire. Des contenus qui montrent des scènes de vie quotidienne. Des femmes qui cuisinent de la nourriture comme les baboho, genre de tubercule. Des hommes en pleine chasse. Un groupe humain frappé de plein fouet par le « paradoxe du développement », leur seule référence identitaire reste la forêt. Leur localisation géographique se trouve entre Toliara et Morombe dans une forêt protégée de 300 000 hectares.

Une habitation faite de contraste géologique, climatique et végétal. « La végétation y change très rapidement sur moins de dix kilomètres. On passe d'une forêt de grands arbres de dix à quinze mètres à une formation de petits arbres de trois à quatre mètres », précise Samuel Razanaka, chercheur au Centre national de Recherche sur l'Environnement (CNRE) d'Antananarivo et membre de l'académie des Sciences malgache. Il a préfacé l'ouvrage. Un milieu exceptionnel, une zone de transition entre la zone Ouest et le Sud sec de Madagascar. Un type de sol sableux très riche vers un type de sol très pauvre. Les Mikea vivent donc dans un environnement fragile, mais aussi extrême.

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Pourtant, « quand je suis ici en ville, je ne me sens pas bien. Il fait froid, la nourriture avec de l'huile. Je préfère ma forêt, là-bas, je n'ai pas de souci. Vous savez, nous n'utilisons jamais d'huile, c'est pour cela que nous n'avons pas de bedaine », s'amuse Tsivahora. Représentant des Mikea, il était présent hier lors de la présentation du livre. Il souhaite que l'on ne les enlève pas de leur lieu de vie, pour garder leur identité. Les restrictions environnementales leurs causent des soucis.

Tsivahora espère que le monde reconnaisse l'histoire des Mikea pour qu'ils puissent jouir de la paix dans sa forêt. « Notre culture ne mourra jamais, je vous assure, et que nos enfants n'oublieront jamais leurs coutumes, que même s'ils sont au bout du monde, ils n'auront pas honte de leur histoire et ils sont fiers d'être des Mikea.»

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