Tchad: L'Agence nationale de gestion des élections dit suivre à la lettre le nouveau code électoral

Au Tchad, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, la transparence du scrutin est au coeur de toutes les attentions. L'opposition et la société civile s'inquiètent particulièrement des modalités du dépouillement telles que prévues par le nouveau code électoral que l'Agence nationale de gestion des élections (Ange) dit suivre à la lettre.

Le nouveau code électoral ne prévoit, en effet, ni l'affichage des résultats devant le bureau de vote, ni la remise de procès-verbaux aux représentants des candidats. De plus, l'Agence nationale de gestion des élections déconseille fortement de prendre en photo les résultats, ce qui risquerait, selon elle, de provoquer des troubles à l'ordre public passibles de poursuites judiciaires.

Un « strict respect de la loi »

L'ordre des avocats appelle au « strict respect de la loi ». Aucun texte, dit-il en substance, n'interdit de photographier les résultats lors du dépouillement, comme souhaitent le faire plusieurs candidats.

« Entre ce qui est interdit par la loi et déconseillé, je pense que vous voyez le fossé qu'il y a. Ce que la loi interdit, c'est même assorti de sanctions, si on le fait. Ce que la loi n'interdit pas, justement, il ne faut pas l'inventer. On ne peut pas aller au-delà de ce que le texte prévoit », souligne Me Djerandi Laguerre Dionro, bâtonnier.

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Est en cause un communiqué de l'Agence nationale de gestion des élections, publié mi-avril, laissant planer la menace de sanctions pénales car la prise de photos lors du dépouillement, dit-elle, est susceptible de provoquer des troubles à l'ordre public.

Climat de suspicion

« Je n'ai jamais dit le mot « interdit ». Je conseille aux candidats d'éviter de filmer les résultats, pour la simple raison que - vous le savez, comme moi - sur les réseaux sociaux on peut fabriquer tous les résultats que l'on veut. Est-ce que vous pensez que c'est normal que l'on puisse inciter les gens à créer des troubles ? Moi, je pense que non », estime Ahmed Bartchiret, président de l'Ange.

« Un conseil, on peut le suivre ou ne pas le suivre », répond un candidat, tandis que plusieurs observateurs redoutent que ce climat de suspicion ne suscite des tensions le soir du vote, au moment du dépouillement.

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