C'est la troisième audience dans le cadre du procès sur l'assassinat de Martinez Zogo, l'animateur et ancien directeur de la radio Amplitude FM se tient ce lundi 6 mai à Yaoundé. Comme les deux précédentes, la demande formulée par les avocats de la défense qu'il leur soit transmis l'intégralité du dossier d'instruction par le tribunal risque encore d'occuper les débats.
Les 30 avocats de la défense représentants les 17 accusés lors du procès sur l'assassinat de Martinez Zogo en font un préalable non négociable dans la préparation de leur défense alors que le tribunal les invite à consulter le dossier sur place.
Maître Seri Zokou, l'un des avocats de Léopold Maxime Eko Eko, ancien directeur général des services secrets camerounais, la DGRE, et qui est jugé dans cette procédure pour « complicité de tortures », assure : « Il est prévu dans le Code de procédure pénale que la personne qui est mise en accusation a le droit de lever copie du dossier. On veut nous faire croire que cela ne vaut que pour la phase d'instruction. Cela est une interprétation extensive que le tribunal fait et une interprétation erronée. Et ici, nous sommes face à une injustice flagrante. »
« Le commissaire du gouvernement, donc le parquet, est une partie au procès au même titre que les avocats, que la défense, appuie maître Seri Zokou. Par conséquent, il ne peut pas, lui, avoir accès aux arguments qui vont lui permettre d'incriminer nos clients, tandis que nous n'y avons pas accès. Donc, nous en faisons une question à la fois de principe, parce qu'il s'agit de principes fondamentaux du droit, et nous en faisons une question fondamentale pour la suite du procès. Nous sommes prêts à mener cette bataille pour que le dossier nous soit communiqué, pas simplement qu'on puisse le consulter. »
L'assassinat de l'animateur et ancien directeur de la radio Amplitude FM avait provoqué une vive émotion au Cameroun. Le 17 janvier 2023, Martinez Zogo était enlevé en pleine rue, à Yaoundé. Quelques jours plus tard, le 22 janvier, son corps était retrouvé près de la capitale. Il était connu à Yaoundé pour son ton corrosif et ses dénonciations virulentes, parfois outrageantes, de personnalités publiques.