Madagascar: Animaux saisis en Thailande - Quatre personnes placées en garde à vue à Madagascar

Le ministère de l'Environnement et du Développement durable et la direction générale des douanes ont fait un point sur l'affaire des animaux saisis en Thaïlande, devant la presse, samedi. Il a été indiqué que quatre présumés membres du réseau transnational de contrebandiers sont placés en garde à vue à la douane.

Enquête en cours. C'est une des informations données à la presse par Max Andonirina Fontaine, ministre de l'Environnement et du Développement durable, durant une conférence de presse, samedi. Ernest Lainkana Zafivanona, directeur général des douanes, a ajouté que, jusqu'ici, quatre personnes sont interpellées et en garde à vue dans les geôles des douanes.

La conférence de presse de samedi portait sur les quarante-huit lémuriens et les plus de mille tortues radiées interceptés par les autorités thaïlandaises, le 1er mai. Le directeur général des douanes reconnaît qu'un réseau transnational de contrebandiers est impliqué dans ce trafic. Qu'ils ont une antenne à Madagascar. "Nous avons des preuves des agissements de ces individus, des photos, des preuves de leurs liaisons avec des contacts en Thaïlande", affirme-t-il.

Selon Ernest Lainkana Zafivanona, d'autres suspects, "déjà identifiés", sont recherchés, sans donner plus de précision. Leur arrestation devrait accélérer l'enquête, à l'entendre. Au stade actuel des investigations, les enquêteurs ne peuvent pas encore dire quand et par où, précisément, les animaux saisis en Thaïlande ont quitté Madagascar. Les aéroports et les ports comme éventuelles portes de sortie de cette contrebande sont écartés.

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La probabilité "est très élevée", que les contrebandiers ont fait sortir les animaux par "une zone côtière non occupée", avance le patron des douanes. Il ajoute que des signaux d'alerte ont, cependant, déjà été perçus en novembre. Depuis, l'État, par le biais des douanes, a travaillé avec un groupe d'entités internationales, pour enquêter "dans le but de démanteler ce réseau", explique-t-il. Les autorités thaïlandaises, la Wildlife justice commission et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), y auraient pris part.

Le directeur général de la douane parle de "niveau de vigilance maximale, de surveillances rapprochées et de filatures 24 heures sur 24" des personnes "identifiées", appliquées depuis novembre. Les entités citées par Ernest Lainkana Zafivanona font partie du consortium dont les investigations ont conduit à la saisie des lémuriens et tortues radiées, le 1er mai. La question, pourquoi ne pas avoir agi de façon préventive, et ainsi court-circuiter le réseau pour empêcher l'exportation illégale des animaux a alors été posée durant la conférence de presse de samedi.

Rapatriement

En réponse, le premier responsable des douanes, explique que, malgré des mouvements suspicieux, des actes manifestement illégaux n'ont pas été constatés. Ce n'est que maintenant, que le mal est fait, qu'il y a eu donc des arrestations. Cette affaire met, à nouveau, en exergue la porosité des côtes malgaches. "Il y a encore des failles au niveau de la surveillance côtière. Des améliorations sont nécessaires dans le dispositif de contrôle de nos 5 000 kilomètres de côtes", admet le directeur général des douanes.

Des patrouilles maritimes auraient été menées sur la côte Est et sur le Nord-ouest, en collaboration avec les forces navales, "mais durant un temps limité". L'insuffisance d'effectif et de moyens des agents forestiers pour couvrir le vaste territoire national et ses aires protégées, est aussi la réponse du ministre Fontaine à une question de la presse, samedi. Il est quasi certain que les animaux saisis en Thaïlande, surtout les lémuriens, aient été sortis illégalement des réserves et aires protégées.

Pareillement, il est certain que ces animaux ont été transportés par voie terrestre avant d'être embarqués dans des bateaux. Il semble difficile de dissimuler des cages de lémuriens adultes, même transportées en petit groupe. Il a ainsi été demandé au membre du gouvernement, comment une cargaison aussi importante d'animaux censés être ultra-protégés ont pu être acheminés jusqu'aux côtes sans qu'il n'y ait eu aucun signalement.

La difficulté de quadriller le territoire a déjà été une des failles à l'époque de la lutte contre le trafic de bois de rose. Le ministre de l'Environnement et du Développement durable assure, néanmoins, que tous ceux impliqués dans cette contrebande d'animaux sauvages seront traqués et présentés devant la Justice. En parallèle à l'enquête, Max Andonirina Fontaine affirme que Madagascar demande le rapatriement de ses lémuriens et de ses tortues radiées.

Le rapatriement est prévu dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). La Thaïlande, comme Madagascar, sont signataires de cette convention. Cependant, les discussions pour le rapatriement des animaux saisis en Thaïlande n'en sont qu'à leurs débuts. Les épisodes de la lutte contre le trafic de bois rose amènent également à prévoir que les négociations pour un rapatriement pourraient être longues.

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