Le Malgache Gabriel Razakarivola pourrait bouleverser les pages du Guinness World Book avec son jeu de réflexion modulable à 25 000 cases. Il y croit et croise les doigts.
S'attaquer à un record du monde, voilà en résumé l'objectif de Gabriel Razakarivola avec le plus grand jeu de chiffres croisés à 25 000 cases qu'il vient de finaliser en huit mois. « Nous sommes en train de faire une demande pour qu'il soit intégré dans le Guinness Book », avance-t-il. Ferme et décidé, ce retraité de 69 ans est à l'origine des mots croisés, sudokus, mots fléchés... de quelques journaux de la capitale. Il raconte, « Après mes études à la polytechnique, j'ai intégré la société Air Madagascar ». Sa fierté, c'est d'avoir été le Malgache qui a « réalisé le briefing opérationnel de l'équipage de l'avion qui a emmené le président français François Mitterrand à Madagascar ». D'ailleurs, sa formation lui a permis de devenir agent qualifié Concorde. Un exploit pour un Africain et même un Asiatique à l'époque.
A sa retraite, il a commencé à proposer des jeux de réflexion modulables dans les journaux de la capitale. Quand le sudoku devient une mode, Gabriel Razakarivola est déjà sur le coup. Ensuite, depuis février 2023, il s'est consacré à ce « futur record du monde ». « J'y travaille tous les jours, sans repos. Il n'y a pas d'heure fixe, je m'y attèle pendant deux heures, parfois jusqu'à trois heures du matin. Les seules fois où je n'y touche pas, c'est quand je suis absent de chez moi ». Huit mois de travail, entre la précision cérébrale, parce qu'il faut une pièce unique, et de la détermination. Un travail qui aboutit à un jeu à solution unique et vérifiable.
Il faudra aussi de la patience pour les employés du Guinness Book pour vérifier chaque ligne et colonne du jeu géant. A côté de cela, le bonhomme organisera un genre de porte ouverte le 10 mai à l'institution Sainte Famille à Mahamasina à partir de 7h. Et « nous allons aussi mettre sur pied le premier club de tout jeu de réflexion modulable, il n'en existe pas encore dans le monde ni à Madagascar », clame-t-il fièrement. Les amateurs et amatrices pourront ainsi se mesurer à ses inventions comme le domino à huit doubles, la belote à 40 cartes au lieu de 32. « Il y aura d'autres figures à part le roi, la dame et le valet » et un Rami à 15 cartes.
Aux visiteurs et visiteuses de partir à la découverte sur place. L'objectif tout simple de Gabriel Razakarivola est de permettre aux joueurs et joueuses de jouer au jeu, de leurs apprendre à créer leur propre grille pour ne plus dépendre d'un tiers. De cette manière, s'il ou elle se trouve dans un coin perdu du pays, il ou elle pourra toujours, juste avec quelques feuilles et un crayon, tuer le temps. Nul besoin de magazines spécialisés ni de journaux pour jouer.
« Ainsi, on pourra créer des jeux de lettres personnalisées, sur l'histoire d'un grand personnage, sur sa propre personne, etc. », fait-il remarquer. Ici, le ludique rejoint le pédagogique. Le record actuel de jeux de réflexion modulables est de 6 000 cases. Cet ancien cadre aéronautique veut ainsi quadrupler les chiffres.