Ile Maurice: Les politiciens appellent tous à une réforme constitutionnelle majeure

Maintenant que les clameurs des meetings du 1er-Mai se sont tues, les partis politiques s'attellent à leur programme électoral que le public attend d'ailleurs avec impatience.

La plupart d'entre eux ont déjà donné un avant-goût de leur manifeste électoral et s'accordent sur la nécessité d'une réforme en profondeur. Cependant, pour amender la Constitution, ils devront avoir une majorité de plus de trois quarts des sièges.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Navin Ramgoolam, leader de l'alliance du Parti travailliste-Mouvement militant mauricien-Nouveaux démocrates, a insisté, au meeting à Port-Louis, qu'il leur faut une majorité confortable pour apporter le changement. Outre l'élection du président de la République, il a déclaré, tout comme Paul Bérenger, qu'il apportera une réforme électorale.

Un comité, co-présidé par Osman Mahomed et Ajay Gunness, avec la participation, entre autres, de Khushal Lobine, planche sur la rédaction de ce programme et se rencontre d'ailleurs mercredi. «Nous avons eu plusieurs réunions de travail. Les 20 mesures annoncées par Navin Ramgoolam ne sont qu'un pourcentage minime de ce que nous allons proposer pour sauver ce pays. Des Mauriciens nous font parvenir des propositions et la diaspora mauricienne nous en fait aussi par mail. Les deux leaders participent à nos réunions de temps en temps.»

Lors d'une récente conversation, Ajay Gunness nous a confié que beaucoup de Mauriciens ont soumis leurs idées à Xavier-Luc Duval qui présidait alors ce comité. «Nous avons une copie de leurs propositions. Le public pourra toujours nous envoyer des idées en passant par exemple par le secrétariat du MMM», a-t-il suggéré.

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Réduction des salaires des ministres

Bien que le Reform Party ait déjà publié ses 80 réformes, Roshi Bhadain affirme que son parti en présentera 20 autres après le Nomination Day. «Nous parlons des réformes à apporter à la Constitution. Il y aura 20 autres propositions qui surprendront la population. Au Reform Party, nous voulons une nouvelle île Maurice avec un nouveau système», maintient-il, en affirmant qu'il a déjà calculé le financement de ces réformes et le temps que son parti prendra pour les réaliser. «Ce ne seront pas que des annonces. En réduisant les gaspillages, ce sera possible.» Le leader du Reform Party propose l'abolition du poste de vice-président de la République et la réduction des salaires des ministres et députés.

Linion Moris, qui regroupe plusieurs petits partis, prône également un «changement du système». Dev Sunnasy, cadre du regroupement, affirme que le programme de Linion Pep Morisien est public depuis 2022, mais avec l'arrivée d'autres partis, ils font des ajustements en y introduisant de nouvelles propositions. «Le système doit changer. La Constitution doit changer. La démocratie doit s'améliorer. Il faut revoir le pouvoir que le Premier ministre a entre ses mains. Nous voulons un ministre de l'Intérieur tout comme une révision du système de nominations.»

Rezistans ek Alternativ est également pour un revamping majeur de la Constitution. Il avait d'ailleurs tenu une conférence/ débat sur le sujet récemment. Pour Ashok Subron, cadre du parti, le système en place a fait son temps et il faut le remplacer.

Le Parti Mauricien socialdémocrate a également rendu public 20 points de son programme à quelques jours du 1er-Mai. Xavier-Luc Duval propose d'amender la Constitution pour rendre les élections municipales obligatoires et pour consolider la démocratie.

Nous avons essayé de contacter le Mouvement socialiste militant pour connaître la philosophie du manifeste électoral qu'il présentera aux Mauriciens, mais sans succès.

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