Cameroun: L'affaire du procureur du tribunal de première instance de Douala Bonandjo, mis en cause

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Ne tirez pas encore, ne tirez pas trop vite, ne condamnez pas avant d'avoir tout entendu, vu et compris, ne vous levez ni avec des armes ni avec des injures et des humiliations. Laissez les faits nous renseigner, et les enquêtes nous convaincre.

Pour les adultes d'aujourd'hui qui rongent leurs derniers freins et vivent sans dooule scandait « pendez-le ; pendez-le ; pendez-le ». Et puis, alors que les bourreaux commençaient à tirer sur la corde pour l'étouffer, une voix s'élevait de la foule et fendait l'air. Un homme s'avançait : « Non, ce n'est pas lui le coupable, cet homme est innocent, je m'oppose et je demande que justice lui soit rendu, qu'il soit laissé libre. C'est le shérif en personne qui devrait être pendu ». Et du coup, on entendait la foule changer : « ah oui c'est vrai, ce n'est pas lui, il est innocent ». Et l'homme était rendu à la liberté, pendant que l'on assistait à la fuite à toute allure des vrais coupables.

Chers compatriotes, au stade où nous sommes parvenus au Cameroun, nous courrons dorénavant le risque de tristes montages pour des besoins de vengeances, des règlements des comptes, des luttes intestines ravageuses et cruelles. L'affaire de la mise en cause du Procureur par intérim du tribunal de première instance de Douala, recèle trop d'incongruités pour être vraiment et honnêtement ce que l'on nous en dit. Peu importe le signataire ou les signataires de la lettre ou des lettres, de la gestion ou de la manipulation des pouvoirs et des privilèges.

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J'ai décidé de prendre la parole, pour tenir le rôle de ces sauveurs et ces opposants des films westerns. Notre justice, nos magistrats pas plus qu'un autre segment de notre société, ne peuvent jurer sur le respect du serment de la probité morale et de la déontologie certes, mais faisons attention de ne pas livrer facilement et légèrement au peloton d'exécution, des innocents victimes des jeux et des enjeux qui leur échappent, qui viennent de loin, qui puisent leurs sources dans d'autres causes, d'autres intrigues et inquisitions que les repères de référence de leurs états de services.

Nous devons avoir ce courage, celui de prendre souvent le contrepied des acceptions, des commentaires et des proclamations trop bruyantes et trop orientées, parce que demain pourrait être notre tour, notre calvaire et même notre mort. Le Cameroun est aujourd'hui doté de grands moyens technologiques pour établir ce qui se passe, dès lors que des communications sont invoquées, et il appartient donc aux enquêteurs, de rassurer et d'assurer de la véracité de certaines allégations. Douala c'est Douala, ville des affaires, ville brassant des milliards à chaque seconde, mais aussi ville plombée par des luttes au sein même de ceux qui sont chargés de rendre justice. Les lendemains nous illumineront sur cette affaire, exactement comme dans celle de la disparition brutale d'un journaliste. Rien ne vaut la force des faits et des preuves irréfutables quand il s'agit d'établir la vérité, et rien n'est plus à conseiller que la sagesse de la patience, pour laisser triompher la vérité tôt ou tard.

L'affaire des inspecteurs des impôts et beaucoup d'autres, sont toujours suspendues au tribunal de l'histoire. Soyons sages, très sages.

Le Cameroun est à construire et non à détruire, martèle Paul Biya. Mieux nous sauront compter sur la vérité, agir avec la vérité et éviter des haines, des rancœurs, des intrigues, des accusations stériles, des combines et des inquisitions, plus nous travaillerons véritablement à construire effectivement le Cameroun./.

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