Des tortues, des caméléons et des serpents. Toutes sont des espèces endémiques et protégées. Ces reptiles ont été saisis dans les bagages d'un ressortissant israélien, hier, en fin d'après-midi, à l'aéroport d'Ivato.
Selon les explications, l'individu interpellé avec cette cargaison illicite, allait embarquer sur un vol d'Ethiopian Airlines. Sa destination serait la Grèce. Il a dissimulé les reptiles dans des boîtes artisanales sculptées, pour les uns, et enrobées de raphia, pour les autres. Dans le but de leurrer les points de contrôle à l'aéroport, probablement, des sculptures de tortues ou de caméléons ont été disposées avec les animaux vivants dans les boîtes.
Cette tentative d'exportation illicite d'espèce protégée, avortée, intervient dans une période où Madagascar se retrouve, à nouveau, sous les projecteurs internationaux en matière de trafic de ressources naturelles. La saisie de plus de un millier de tortues radiées et de quarante-huit lémuriens, en Thaïlande, le 1er mai, défraye les chroniques.
Aussi, Ernest Lainkana Zafivanona, directeur général des douanes, a convié la presse à Ivato, hier, pour démontrer que la douane est intransigeante dans la lutte contre les trafics de ressources naturelles. La fréquence des saisies d'animaux endémiques, en plus de ceux découverts à l'étranger, inquiète, néanmoins. En mars, par exemple, deux tentatives d'exportation d'espèces protégées ont été déjouées à Toliara. La première concerne des baobabs nains et la seconde des bébés tortues cachés dans une valise d'un touriste.
De prime abord, contrebandiers et touristes n'hésitent pas à se servir dans les réserves naturelles malgaches. Une audace qui pourrait être motivée par une réputation de complaisance des citoyens et responsables à différents niveaux vis-à-vis de prélèvement, de braconnage, de transport et du commerce d'espèces sauvages. Il s'agit pourtant d'un délit pénal. À cela, s'ajoutent les failles dans le système de surveillance et de contrôle, à tous les niveaux. Une reprise en main s'impose.
