Selon le rapport 2024 de l'ONG Action contre la faim, publié en début d'année, le déficit de financement de la lutte contre la faim a nettement augmenté en 2023 : les pays enregistrant des niveaux critiques de la faim n'ont alors reçu que 35% des fonds demandés pour lutter contre la faim.
Madagascar fait partie des 17 pays identifiés par l'ONG internationale humanitaire « Action contre la faim », comme ayant connu des niveaux de faim « critiques » ou pire en 2022. Selon le rapport 2024 de l'ONG, portant essentiellement sur l'écart de financement de la lutte contre la faim dans le monde en 2024, ledit écart de financement a atteint 65% pour les pays dont les besoins sont les plus urgents. En effet, seulement 35% des appels concernant les pays confrontés à des niveaux de faim critiques ont été satisfaits en 2023, soit une hausse de 23% du déficit de financement de la faim par rapport à l'année précédente.
Zéro pour cent !
Pour avoir une idée de l'ampleur de la situation, l'analyse a révélé que 0% des appels pour des programmes permanents ou d'urgence liés à la faim, a été entièrement satisfait, et que seulement 12% des programmes liés à la faim ont reçu plus de la moitié des ressources financières nécessaires. Or, 8,86 milliards de dollars sont nécessaires pour financer entièrement les appels concernant la faim dans les 17 pays pris en compte dans le rapport. Outre Madagascar, il s'agit de 16 autres pays, à savoir Afghanistan, Burundi, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Guatemala, Haïti, Honduras, Kenya, Liban, Malawi, Mozambique, Pakistan, Somalie, Soudan du Sud, Soudan et Yémen.
Moyenne
Environ 783 millions de personnes dans le monde, dont à Madagascar, souffrent de la faim. Avant la pandémie, ce nombre était de 661 millions. Autrement dit, 122 millions de personnes de plus souffrent aujourd'hui de la faim. Toujours selon le rapport, Madagascar enregistre un pourcentage de 36% de la population, ayant des niveaux de faim critiques ou pire, soit plus que la moyenne des 17 pays identifiés. A titre comparatif, ce pourcentage est de 30% pour le Pakistan ; 10% au Mozambique ; 10% au Burundi ; 26% en RDC ; 33% en Somalie ; 41% en Afghanistan ; 48% en Haïti ; 55% au Yémen. La moyenne pour les 17 pays identifiés se situe à 31%. La majorité des pays enregistrant un fort pourcentage de population ayant des niveaux de faim « critique » ou pire, sont des pays en conflit.