Un atelier sur la problématique du foncier en milieu urbain et rural s'est tenu à Dakar, hier, mardi 7 mai. A l'initiative du médiateur de la République, cette rencontre qui table sur deux jours, fait suite à d'autres, menées préalablement avec l'association des anciens gouverneurs, l'association des chefs de village et d'autres acteurs de la zone Silvio-pastoral. Elle a pour objet d'élaborer une réflexion avec tous les acteurs afin de formuler des propositions à l'endroit des décideurs.
Cet atelier de réflexion selon le Médiateur de la République, n'a rien avoir avec l'actualité de ces derniers jours voire semaines, marquée par les problèmes de spoliation foncière agitée un peu partout à travers le pays, mais une vieille réflexion entamée depuis 7 mois. En effet, face à la récurrence des plaintes, des aliénations de sol en milieu rural dont les paysans se plaignent et dont le médiateur est saisi de la part des élus locaux, de la part des agents de l'administration, souligne Demba Kandji, « Nous avons dans ce sens rencontré l'association des anciens gouverneurs, l'association des chefs de village et d'autres acteurs de la zone Silvio-pastorale pour essayer d'entamer une réflexion. »
Mais, le débat électoral intervenu entre-temps, a obligé à la médiature de mettre en veilleuse cette question. « Nous n'avons pas voulu nous en mêler en donnant du grain à moudre aux uns et aux autres parce que le problème foncier est très sensible. Nous, nous sommes retirés, le temps de laisser cette campagne électorale terminer », a clarifié le médiateur de la République.
C'est ainsi qu'après ces échéances, déclare-t-il, « Nous avons repris cette réflexion avec les acteurs avec lesquels nous l'avons engagé pour essayer dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestions ficeler des directives, des suggestions à confier à ceux qui décident. En tant que médiateur investi d'un pouvoir d'influence, de nous élaborer qui nous permet de nous saisir de questions qui agitent la société et de proposer des solutions à l'autorité. »
De son côté, Babacar Diop, point de focal, foncier du CNCR et représentant des leaders du de réflexion et d'action sur le foncier au Sénégal (CRAFS) a trouvé positif la tenue de cet atelier. « Nous savons bien que la thématique foncière est une thématique stratégique et aujourd'hui, ça devient une thématique nationale. Vous savez aussi que l'Etat du Sénégal a entamé à plusieurs reprises la réforme foncière qui n'a pas abouti. Alors, maintenant est-ce qu'on doit rester tranquille ? Non ! Il nous faut aller vers d'autres réflexions pour secouer ce processus de réforme consensuelle participative et inclusive », s'interroge M. Diop, membre des leaders du CRAFS.
De ce point de vue, déclarera-t-il, « Nous, au niveau du CRAFS, nous avons travaillé avec des communautés, nous avons des cellules de veille au niveau des zones agro-écologiques, nous avons écouté les populations et nous avons une position dans le cadre de la réforme foncière. »
« Cette position aujourd'hui, va être restituée dans la salle avec tous les représentants et les participants. Mais l'idéal autour de notre position, c'est la position des communautés locales au niveau du foncier. Notre souci, c'est de ne pas voir les agrobusiness qui viennent accaparer nos terres et s'approprier aussi des terrains au détriment des populations locales », a indiqué Babacar Diop, point focal foncier du CNCR.
Il faut noter que ces propositions du CRAFS, ont été versées au niveau du processus des réformes dont la commission était alors dirigée par feu Moustapha Sourang, qui en revanche n'a pas fait long feu. Une léthargie que demande de questionner le représentant du CRAFS.