Sénégal: Utilisation des pesticides et son impact dans l'agriculture - Une menace pour la santé et l'environnement

La Fondation Heinrich Böll et Enda Pronat ont procédé hier, mardi 07 mai 2024, au lancement de l'Atlas des Pesticides/Sénégal. Le but de cette rencontre est d'informer sur l'impact des pesticides au Sénégal et les alternatives en faveur de systèmes alimentaires durables. Selon l'Atlas, au Sénégal l'État et les Directions régionales subventionnent entre 500 et 700 tonnes de pesticides par an.

Au Sénégal, l'essor des pesticides est étroitement lié au développement du maraîchage. L'usage de ces pesticides dans l'agriculture s'est développé de manière considérable, avec des impacts négatifs sur l'environnement, la santé humaine et animale. En effet, l'État et les Directions régionales subventionnent entre 500 et 700 tonnes de pesticides par an. L'annonce a été faite par Fabian Heppe, Directeur de la Fondation Heinrich Böll. Il présentait hier, mardi 7 mai 2024, la version sénégalaise de l'Atlas des Pesticides. Un travail qui est le fruit d'une collaboration entre la Fondation Heinrich Böll et Enda Pronat, regroupant 27 contributions sur la propagation, l'utilisation et les risques des pesticides pour l'humanité et l'écosystème, dont trois proviennent du Sénégal. Idéalement, les pesticides sont utilisés pour prévenir les pertes de rendement agricole.

Toutefois, il souligne que leur utilisation excessive engendre désormais des problèmes de santé et de dégradation des sols, nuisibles pour l'écosystème. «Chaque année, 385 millions de personnes sont victimes d'empoisonnement par les pesticides. Les agriculteurs étant les plus exposés. Cependant, les pesticides affectent également ceux qui ne travaillent pas directement dans ce secteur, contaminant l'environnement et la nourriture. Dans des pays à faible revenu comme le Burkina Faso, jusqu'à 83% de la population agricole active est touchée par des empoisonnements», déplore M Heppe.

Face à ces dangers, indique-t-il, des mesures significatives ont été prises au Sénégal. Il rappelle, par ailleurs, que la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) a pour mission de mettre en oeuvre la réglementation sur les pesticides et d'émettre des avertissements agricoles. «L'adoption du programme pour la souveraineté alimentaire durable en 2022, vise à réduire de 30% l'utilisation d'intrants de synthèse d'ici à 2035. Cependant, en raison du manque de contrôle et de traçabilité, les risques de contamination et d'intoxication persistent», prévient-il.

Pour lui, il est possible d'augmenter la productivité agricole sans recourir aux pesticides ni aux engrais artificiels. «L'agro écologie qui combine des pratiques de protection traditionnelles et l'utilisation prudente de pesticides sûrs et efficaces, apparaît comme une alternative fiable et facile à mettre en oeuvre. La société civile sénégalaise prône une véritable transition vers des systèmes de production plus durables. Des plateformes multi-acteurs, comme la DyTAES, regroupent divers acteurs pour promouvoir la transition agro écologique au Sénégal par le plaidoyer, le partage d'expériences et l'accompagnement des territoires en transition», préconise-t-il.

Face à cette réalité inquiétante, il est impératif, selon Jean Michel Waly Sène, Secrétaire exécutif de l'ONG Enda Pronat, que des mesures concrètes et immédiates soient prises. Il a ainsi souligné la nécessité de repenser notre modèle agricole et explorer des alternatives durables aux pesticides chimiques. Il estime que cela nécessite un engagement collectif des gouvernements, de l'industrie agricole, des chercheurs, des organisations de la société civile et des consommateurs.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.