Selon les témoignages recueillis, ces civils ont été tués dans le cadre d'une vaste opération militaire menée actuellement dans la zone par l'armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner.
Niamana est un village de la commune de Mourdiah (cercle de Nara), dans le centre du Mali, non loin de la frontière mauritanienne. Selon les sources locales jointes par RFI, l'armée malienne y est entrée lundi aux environs de 13-14h. Certains habitants prennent peur et s'enfuient : les soldats leur tirent dessus. D'autres, restés dans le village, sont égorgés. Au total, au moins treize hommes sont tués. Leurs corps gisant au sol ont été filmés avant d'être enterrés l'après-midi même.
Un bilan confirmé par une source sécuritaire malienne à Bamako, qui précise que l'armée mène actuellement, avec le groupe Wagner, « des opérations d'envergure dans la zone ».
D'autres sources, habitants et professionnels de la veille sécuritaire, témoignent depuis deux à trois semaines de patrouilles et d'incursions dans des villages de ce secteur Nara-Mourdiah, où les jihadistes du Jnim, liés à Al-Qaïda, mènent des attaques fréquentes, notamment contre des camps militaires maliens.
Ces sources évoquent plusieurs dizaines de personnes tuées dans le cadre des opérations militaires. Des soldats auraient quant à eux trouvé la mort dans l'explosion de leur véhicule sur une mine, le 1er mai. Sollicitée par RFI, l'armée malienne n'a pas donné suite.
Au début du mois - communiqué du 2 mai sur une opération menée le 1er mai -, l'état-major assurait avoir « neutralisé plusieurs terroristes » et récupéré des armes, des motos et du matériel au cours d'une « mission de reconnaissance offensive » dans le secteur de Nara.
Pour rappel, le 26 janvier dernier, l'armée malienne et le groupe Wagner avaient déjà exécuté sommairement 25 villageois sans armes à Welingara/Wuro-Ferro, à quelques kilomètres seulement de Niamana.