Des femmes malgaches, elle est certainement l'une de celles qui ont marqué l'histoire de la nation sur le plan politique, le plan social et culturel. Il s'agit bien entendu de Gisèle Rabesahala ! Pour marquer cela, la rue qui va de l'hôtel Carlton au Lycée Moderne Ampefiloha a été officiellement baptisée du nom de rue Gisèle Rabesahala, hier.
Gisèle Rabesahala est une figure incontournable de l'histoire de la nation malgache. Leader politique, militante de la lutte pour l'indépendance, ancienne conseillère municipale de la ville d'Antananarivo, ancienne ministre en charge de la culture, journaliste et ancienne sénatrice, ce sont là les fonctions que cette femme d'exception a occupées et avec lesquelles elle a marqué l'histoire du pays. Même si elle n'est plus parmi nous, il est indéniable que son nom doit passer à la postérité. Pour ce faire, son nom a été donné à une portion de rue allant de l'hôtel Carlton Anosy au Lycée Moderne Ampefiloha au cours d'une cérémonie officielle qui s'est tenue hier. Au cours de cette cérémonie, Mamy Rabesahala, sa petite fille a évoqué le parcours de cette femme hors du commun qui fait son unicité parmi toutes les femmes malgaches.
Parcours
Dès l'âge de 17 ans, elle fit ses premiers pas dans la politique en occupant la place de secrétaire des avocats du parti MDRM en 1947. Fervente défenseuse du retour de Madagascar à son indépendance, elle s'est investie avec zèle dans ce combat. En 1950, elle fonde l'association «Fifanampiana malagasy » ou « Comité de Solidarité de Madagascar » qui oeuvre d'un côté pour la libération des prisonniers politiques de l'insurrection de 1947 et le soutien pour les familles de ces derniers, d'un autre. Son parcours a aussi été marqué par sa participation à la mise en place de la Fédération des syndicats des travailleurs de Madagascar (FISEMA).
Dotés d'une plume exemplaire, ses écrits journalistiques ont alimenté les pages du journal Imongo Vaovao qu'elle a fondé en 1955. Infatigable dans le monde de la politique, l'année 1956 a été pour elle l'occasion de fonder le parti AKFM. Pionnière, elle fut la première femme malgache à être élue conseillère municipale en 1956 et a occupé les fonctions de ministre de l'Art Révolutionnaire et de la Culture en 1957, un poste qu'elle a occupé jusqu'en 1991. Après sa disparition en 2011, l'UNESCO a inscrit Gisèle Rabesahala à la liste des femmes qui ont marqué l'histoire de l'Afrique en 2013.
Tous ces faits d'armes sont appuyés par le fait que le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, durant son passage à Madagascar au cours de l'année 2016, l'a cité comme une modèle pour la jeunesse malgache dans la pratique d'une politique saine et pour le patriotisme. Un fait qui a poussé la famille à demander à ce qu'une rue soit baptisée du nom de Gisèle Rabesahala selon toujours Mamy Rabesahala, durant son exposé sur la biographie de cette femme exceptionnelle.
Plaques
Cette rue qui porte désormais son nom est riche en histoire car, rappelons-le, elle a apporté sa pierre à l'édifice pour la mise en place de la Bibliothèque nationale qui est desservie par cette rue en 1981, témoignage de la place que la culture et l'éducation occupent à ses yeux. L'ORTM qui se trouve non loin de là reflète ses fonctions en tant que journaliste. « Ce n'est pas pour la ville d'Antananarivo, mais plutôt pour le pays qu'il a été décidé d'attribuer le nom de Gisèle Rabesahala à cette rue. Elle est l'une des Malgaches qui occupent une place importante dans l'histoire du pays, elle a porté haut les couleurs de la nation », selon Fetra Rakotondrasoava, Secrétaire Général du ministère de la Communication et de la Culture.
Sariaka Ramamelosoa Ralitera de la Direction des Arts, Culture et vie communautaire auprès de la CUA a aussi souligné que « cette rue mérite bien de porter le nom de Gisèle Rabesahala. C'est pour cela que la CUA, dirigée par le PDS a adhéré à la demande de la famille. L'action consistant à modifier le nom des rues portant des noms étrangers pour les noms des Malgaches ayant marqué l'histoire est toujours d'actualité. À ce jour, nous avons déjà remplacé 40 plaques de signalisation ».