Cameroun: Affaire Martinez Zogo - Révélations sur l'implication du secrétaire général de la présidence

La troisième audience dans l'affaire Martinez Zogo, qui s'est déroulée le 6 mai 2024 au tribunal militaire, a connu un blocage inattendu. Pour la première fois, tous les avocats, y compris ceux de la partie civile et de l'État du Cameroun, se sont joints à la défense pour demander l'accès intégral au dossier de procédure. Face à cette demande unanime, le président du tribunal a été contraint de reporter le procès au 27 mai 2024.

Ce blocage souligne les obstacles rencontrés dans la recherche de la vérité dans cette affaire, où les ramifications semblent remonter jusqu'au sommet de l'État. En effet, les magistrats militaires ont découvert que les communications des membres du commando impliqué dans l'assassinat de Martinez Zogo ont été interrompues le 17 janvier 2023, ce qui a éveillé les soupçons quant à une éventuelle implication de hauts responsables.

Face au refus de coopérer des compagnies de téléphonie mobile, les magistrats ont eu recours à des experts privés pour étudier les données de géolocalisation et les communications des suspects. Les résultats de ces expertises ont confirmé l'implication de Martin Savom, maire de Bibey et proche de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence. De plus, des connexions ont été établies avec des hauts responsables du gouvernement, y compris à la direction de la sécurité présidentielle.

Ces révélations font écho aux craintes exprimées précédemment par certains magistrats, qui ont été menacés et intimidés pour avoir poursuivi leurs investigations. Malgré les obstacles, la quête de justice dans l'affaire Martinez Zogo se poursuit, mettant en lumière les enjeux de transparence et d'indépendance de la justice au Cameroun.

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