Les participants à la rencontre de validation du rapport d'Evaluation environnementale stratégique, ont toutefois relevé des observations et inquiétudes non prises en compte par le document. Il s'agit de référence à des données obsolètes qui ne peuvent pas justifier le contexte actuel. Ils ont également invité les rédacteurs à l'élargir aux actions prévues dans le secteur de la pêche, la qualité de l'air, entre autres. Ils ont aussi appelé à faire état des mesures prévues pour la protection de la mangrove, écosystème très fragile et importante niche d'activités pour les insulaires.
Une plus grande attention à des aires marines protégées et des mammifères marins (espèces menacées de disparation très sensibles au bruit et au déplacement des navires), est nécessaire, selon le conservateur de l'Aire marine protégée (Amp) de Sangomar, le capitaine Cheikh Amadou Diallo. L'enseignant chercheur à l'Institut des sciences de l'environnement (Ise), Bienvenue Séne, pense nécessaire d'avoir des données référenciées. La Direction de la protection civile a plaidé pour une meilleure prise en compte de la gestion des risques dans le document. Il faut aussi prendre en charge les enjeux culturels et sociaux des communautés impactées. L'étude devrait aussi être orientée vers les moyens de suivi des recommandations des différentes études d'impact environnemental.
Pour le Directeur exécutif d'Action justice environnementale (Aje), Mamadou Lamine Diagne, « l'Eess viole les dispositions pertinentes du Code de l'environnement (ancien 2001, art L48 et nouveau 2023, art L30) qui dispose que l'Eess est une étape préalable et obligatoirement réalisée avant tout développement et mise en oeuvre d'un programme...) Ensuite, ajoute-t-il, «elle annonce des questions essentielles et importantes sans les développer (même pas une phrase) ; c'est le cas avec la question de la gestion de l'écosystème de mangrove avec tous les impacts que l'exploitation des hydrocarbures peuvent avoir pour son équilibre».
Lamine Diagne a aussi regretté le fait que le rapport d'évaluation ne parle pas de l'impact des hydrocarbures sur le potentiel avifaune du Sénégal, pourtant elle l'annonce. «C'est aussi le cas avec la gestion et la conservation des plancton qui constitue un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire au niveau de la vie aquatique et en même temps très sensible au rejets en mer et aux déversement de produits chimiques et d'hydrocarbures». A la suite des interventions, les autorités ont donné l'assurance que toutes les remarques seront prises en compte, afin de disposer d'une bonne politique de gestion environnementale du secteur.