A Kinshasa, au cours du mois d'avril 2024, plus de 1700 détenus, provenant tant de la prison centrale de Makala que de la prison militaire de Ndolo, ont été remis en liberté. Parmi eux figurent des civils ainsi que des hommes en uniforme.
Ces données émanent d'un rapport présenté le mardi 8 mai au ministre de la Justice par la commission chargée de désengorger les centres pénitentiaires congolais. Le président de cette commission, également président à la Cour de cassation, Justin Kibamba, insiste sur le caractère rigoureux et impartial du processus de sélection des détenus à libérer : « Nous ne pouvons pas libérer pour libérer. Il y a des condamnés qui doivent purger leurs peines. Nous avons effectué le travail dans les normes. Et le résultat est là. L'essentiel a été fait », déclare-t-il.
Le rapport recommande au gouvernement de procéder régulièrement à de telles opérations afin de désengorger les centres pénitentiaires et plaide en faveur de la construction de nouvelles prisons répondant aux normes modernes pour résoudre de manière pérenne le problème de surpopulation carcérale.
Par ailleurs, la commission préconise la réhabilitation de la route menant vers la prison centrale de Makala, actuellement dans un état de délabrement.
Justin Kibamba évoque quelques obstacles rencontrés lors du processus de libération, notamment les retards dans les prononcés de jugement dus aux faibles effectifs de magistrats à Kinshasa. Il sollicite l'intervention rapide de la ministre de la Justice pour trouver une solution. En réponse, cette dernière propose l'organisation d'audiences foraines en flagrance dans les cours et tribunaux.
En outre, M. Kibamba souligne que la surpopulation carcérale découle du taux élevé de criminalité à Kinshasa, principalement alimenté par les crimes et délits commis par les bandits désignés sous le nom de « Kulunas ». Ces derniers, selon M. Kibamba, représentent une part significative des détenus de la prison centrale de Makala.