Un rapport publié récemment par l'ONG de défense des droits humains a provoqué la colère des autorités burkinabè.
Le 25 avril 2024, dans un rapport rendu public, Human Rights Watch (HRW) a accusé les forces armées du Burkina Faso, aux prises avec les groupes armés djihadistes, d'avoir "exécuté au moins 223 civils" dont au moins 56 enfants lors de deux attaques dans le nord du pays.
Pour l'ONG, "Ces massacres de masse, parmi les pires abus de l'armée au Burkina Faso depuis 2015, semblent faire partie d'une campagne militaire généralisée contre des civils accusés de collaborer avec des groupes armés islamistes, et pourraient constituer des crimes contre l'humanité."
Ce rapport de Human Rights Watch n'a pas plu aux autorités de Ouagadougou qui avaient dénoncé des "accusations infondées."
Alors question : Comment une organisation comme Human Rights Watch, mène-t-elle ses investigations ?
Jointe par la DW, Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel à HRW explique que, "nous relayons les témoignages que nous avons recueillis. Nous menons des enquêtes sur le terrain. Nous nous entretenons avec des victimes, des témoins. Nous examinons des preuves documentaires, des photos, des vidéos et des images satellites. Nous avons utilisé des images satellites sur le Burkina et sur le Mali. C'est une combinaison d'outils."
Cliquez sur l'image pour écouter Ilaria Allegrozzi.
Pour avoir relayé le rapport de HRW, la BBC, Voice of America et TV5 Monde ont été suspendue deux semaines au Burkina Faso.
L'autorité de communication a également décidé de la suspension de l'accès à plusieurs sites Web dont celui de la Deutsche Welle.
Des crimes au Mali aussi
Un groupe islamiste armé lié à Al-Qaïda a tué au moins 32 civils, dont 3 enfants, et incendié plus de 350 maisons dans le centre du Mali, dans la région de Mopti. C'est Human Rights Watch qui le dit dans un rapport publié ce mercredi 8 mai 2024.
Les faits se sont déroulés en janvier dernier selon l'ONG de défense des droits humains.
Human Rights Watch dit avoir documenté deux attaques menées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) contre les villages d'Ogota et d'Ouémbé, dans la région de Mopti, le 27 janvier, et deux attaques menées par des milices dozos contre les villages de Kalala et de Boura, dans la région de Ségou, au début du mois de janvier.
Ces attaques ont eu lieu dans le contexte d'un cycle de meurtres et de violences communautaires en guise de représailles dans le centre du Mali.
Pour HRW, les autorités militaires de transition du Mali devraient enquêter d'urgence sur ces abus, poursuivre les responsables de manière équitable et mieux protéger tous les civils en danger.