À Madagascar, la campagne pour les élections législatives prévues le 29 mai a débuté ce mercredi 8 mai. Près de 500 candidats sont dans la course pour obtenir les 163 sièges disponibles de l'Assemblée nationale. L'opposition, qui avait boycotté la présidentielle de novembre, est cette fois-ci dans la compétition. Dès le premier jour, l'ambiance était de mise.
Dans le premier arrondissement d'Antananarivo, un important bastion électoral, plusieurs candidats ont investi mercredi matin les quartiers populaires du bas de la ville. Des camions aux couleurs de leurs partis respectifs et à leur effigie défilent, suivies de près par des foules d'électeurs par centaines.
La population de ces quartiers est courtisée depuis plusieurs semaines déjà : des distributions de repas chauds, des promesses de travaux de réfection ont été faites notamment, ont confié plusieurs habitants à RFI. Et ce particulièrement par deux candidats indépendants, qui espèrent évincer les deux camps traditionnels de leur fief.
Au-delà de la capitale, l'enjeu de ce scrutin est de taille pour l'opposition, qui avait boycotté l'élection présidentielle, cinq mois plus tôt. Une majorité au palais de Tsimbazaza, le siège de l'Assemblée, est donc pour elle l'unique voie légale en vue d'exister, et de peser, face au pouvoir en place.
Le président Andry Rajoelina, de son côté, joue sa légitimité populaire et la suite de son second mandat. En l'absence de contre-pouvoirs, des observateurs craignent le début d'une dérive autoritaire.
Une telle dérive est dénoncée : la destitution soudaine de la présidente de l'Assemblée nationale et le rappel de l'ambassadrice de l'Union européenne dans le pays ont, ces dernières semaines, largement tendu le contexte politique à Madagascar.
La campagne s'achèvera le 27 mai.