Le bureau d'âge de l'Assemblée nationale appelle les plateformes politiques à finaliser le choix des candidats à différents postes du bureau définitif de l'Assemblée nationale.
Dans un communiqué signé mardi 7 mai, tard dans la soirée, Christophe Mboso, président du bureau provisoire, accusé de s'accrocher au perchoir de la chambre basse du Parlement, promet une actualisation imminente du calendrier publié le 26 avril dernier.
Révoltés par la « prise en otage du Parlement par le bureau d'âge », certains députés ont décidé le même mardi d'envahir le Palais du peuple le jeudi 9 mai, pour mettre fin à « l'impasse orchestrée par le président du bureau d'âge », Christophe Mboso.
« Il n'est pas question de dire : on va organiser les élections lorsqu'on le voudra. Nous sommes sous la contrainte de temps. Il y a des personnes qui bloquent la machine. Pour moi, ils ne servent pas le pays », déplore le député Didier Kamundu.
Pour sa part, le député Jacques Djoli tente de défendre le bureau d'âge :
« le président Mboso, on peut tout lui reprocher. Il a publié un calendrier. L'opposition aurait déjà désigné son candidat. La majorité dans ce processus, nous avons désigné l'honorable Vital Kamerhe. L'UDPS [NDLR : parti majoritaire de l'Union sacrée de la nation] est suffisamment avancé. Il reste les quatre autres postes ».
Le professeur Mudimbi de l'Université de Lubumbashi s'insurge contre cette « indiscipline » de la part des acteurs politiques.
« A partir du moment où on pense que le temps n'est une variable organisationnelle qu'il faut mieux gérer, les délais fixés par les textes légaux et réglementaires ne sont pas respectés, c'est de l'indiscipline. C'est triste pour un pays comme la RDC », regrette-t-il.
Un calendrier qui souffre
Le 27 avril, Christophe Mboso, président du bureau d'âge de l'Assemblée nationale fixait l'élection et l'installation des membres du bureau définitif de l'Assemblée nationale au 8 mai au Palais du Peuple, à Kinshasa.
Les candidatures devraient être déposées du mardi 30 avril au jeudi 2 mai.
La campagne électorale devrait, elle, avoir lieu du lundi 6 au mardi 7 mai dans l'enceinte même de l'hémicycle.
Mais le 30 avril, le bureau provisoire de l'Assemblée nationale annonce le report sine die du dépôt des candidatures à l'élection des membres du bureau définitif.
Ce report, argumente le bureau provisoire, était justifié par l'absence dans la capitale de plusieurs députés nationaux.
Certains parmi ces députés s'étaient rendus lundi 29 avril en provinces, pour prendre part aux élections des sénateurs et gouverneurs, scrutins auxquels plusieurs de ces élus étaient candidats.
Mais pour plusieurs députés tant de la majorité que de l'opposition, ce report n'a aucun fondement légal.
« Le report décidé par le bureau d'âge relève de manœuvres politiciennes qui pénalisent la marche des institutions du pays », avait dénoncé le député Guy Mafuta, membre de l'Union sacrée de la nation.
C'est devant le bureau définitif de l'Assemblée nationale que le Gouvernement sera investi. D'où l'inquiétude de nombreux Congolais.