Le ministère de la Santé et de l'action sociale est passé hier, mardi 7 mai, au lancement de sa revue annuelle conjointe (Rac) 2024. Devant son homologue du ministère de l'Economie et des finances, le ministre Ibrahima Sy a fait le plaidoyer pour une augmentation du budget de son département afin de répondre favorablement aux besoins des Sénégalais en matière d'offre de soins de qualité.
Le ministre de la Santé et de l'action sociale, Dr Ibrahima Sy, a interpellé directement son collègue du ministère de l'Economie, du plan et de la coopération pour une augmentation du budget de son département. Un appel lancé hier, lors de leur revue annuelle conjointe 2024. « Je profite de cette occasion pour faire un plaidoyer. Le budget du ministère de la Santé et de l'action sociale est autour de 6 ou 7% alors que dans l'espace Uemoa ou la Cedeao, il est dit que le budget doit être de 15%. J'interpelle le ministre de l'Économie, du plan et de la coopération pour qu'au niveau de notre gouvernement, on puisse augmenter significativement le budget.
Parce qu'on a énormément de besoins à couvrir dans le secteur, besoins déclinés dans le RAC (Revue annuelle conjointe de la politique économique) », a-t-il fait comprendre. Pour le ministre de la Santé et de l'action sociale, le Rac constitue un moment fort dans l'agenda des différents départements ministériels, conformément au décret instituant le cadre harmonisé de suivi et d'évaluation des politiques publiques, pour en apprécier les résultats. A cet effet, il a déclaré :« dans le cadre de la réforme des finances publiques, il est important d'adapter le secteur de la Santé et de l'Action sociale aux exigences de meilleur pilotage, de gestion rationnelle des ressources humaines, d'amélioration du service sanitaire aux usagers, de relèvement du plateau technique et de prise en charge optimale des urgences ».
Le ministre de l'Economie, du plan et de la coopération, Abdourahmane Sarr est revenu sur le processus de la Revue annuelle conjointe de la politique économique (RAC) coordonnée par son département. « Comme vous le savez, depuis 2015, le Sénégal a mis en place, sur recommandations des acteurs de la société civile, le Cadre harmonisé de Suivi-Evaluation des politiques publiques (CASE), pour asseoir une meilleure coordination des mécanismes de suivi-évaluation et de partage des résultats » a-t-il fait comprendre. Le ministre Sarr a aussi reconnu que le secteur de la santé reste encore sous-financé, malgré les efforts consentis par l'Etat avec le budget du Ministère de la Santé et de l'Action sociale qui est passé de 169,5 milliards F CFA en 2018 à 272 milliards en 2023. « La part des dépenses de santé du Gouvernement dans le budget de l'État est de 6,5%, soit en dessous de l'objectif d'Abuja qui est de 15%.
Cela démontre que des efforts substantiels doivent être faits pour renforcer les moyens alloués au département afin de respecter tous les objectifs en matière de santé fixés dans les agendas 20230 et 2063 » a-t-il avancé. Et d'ajouter : « au titre des résultats, les performances du Sénégal dans le domaine de la santé se sont globalement améliorées à l'image de l'espérance de vie à la naissance, qui est passé de 64 ans en 2014 à 69 ans en 2023, reflétant des progrès importants en matière de réduction de la mortalité néonatale et infantile et de la mortalité maternelle. Ces efforts doivent être poursuivis pour développer le capital humain au niveau national et renforcer la productivité de l'économie ».
Pour le ministre Abdourahmane Sarr, au Sénégal, le développement du capital humain est au coeur de la vision du pays pour un Sénégal souverain juste et prospère. A ce titre, il a soutenu : « mon département en charge de l'Economie, de la Planification et de la Coopération apportera le soutien nécessaire pour le développement de la carte sanitaire et le relèvement des plateaux médicaux avec un personnel qualifié et motivé dans un contexte marqué par l'accélération de la transition vers la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). »