Le président par intérim du Tchad, Mahamat Idriss Deby, a remporté l'élection présidentielle du 6 mai avec plus de 61% des voix, selon les résultats provisoires.
Cette annonce survient alors que son principal adversaire s'est également déclaré vainqueur, accentuant les tensions dans un contexte déjà chargé de défis politiques et sécuritaires.
La junte au pouvoir au Tchad est devenue la première des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, frappés par des coups d'État, à organiser un retour au pouvoir constitutionnel par les urnes.
Cependant, plusieurs partis de l'opposition ont dénoncé des fraudes électorales, mettant en doute la légitimité du processus. Ahmed Bartichet, chef de l'Agence Nationale de Gestion des Élections, a confirmé que Deby avait obtenu 61,3% des votes, un score lui permettant d'éviter un second tour.
Peu avant l'annonce des résultats, Succes Masra, Premier ministre et candidat de l'opposition, a revendiqué la victoire lors d'une diffusion en direct sur Facebook, appelant les forces de sécurité et ses partisans à résister à ce qu'il qualifie de vol électoral. Masra, qui a recueilli 18,53% des voix, a exhorté ses électeurs à se mobiliser pacifiquement pour le changement.
Le Tchad, l'un des pays les moins développés du monde, fait face à des défis sécuritaires et économiques majeurs, exacerbés par des chocs multiples, y compris des vagues de chaleur liées au changement climatique et une crise de réfugiés due à la guerre civile au Soudan.