Pas d'assistance et d'évacuation d'urgence sur tout le territoire national depuis hier, jeudi 9 mai, par le Service d'assistance médicale et d'urgence (SAMU). Les travailleurs de l'établissement, membres du Sames et du Sutsas, exécutent une grève de 48h avec respect des urgences primaires pour dénoncer les conditions de travail qu'ils jugent difficiles. Ils ont aussi réclamé des arrières d'indemnités de primes Covid et le paiement des heures supplémentaires non encore établies par l'administration. Ces derniers l'ont fait savoir face à la presse, dans leurs locaux à l'hôpital Fann.
Le personnel des urgences pré-hospitalières, le Samu national, est en grève depuis hier, jeudi 9 mai et ce, jusqu'à ce vendredi. Une première depuis la mise en place de cet organe de régulation des structures de santé publique. Selon les travailleurs membres du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas), leurs conditions de travail sont indescriptibles. Selon Mohamed Traoré, médecin urgentiste par ailleurs secrétaire général de la section Sames au niveau de ladite structure, les agents sont complètement négligés par l'administration. Pour Dr Traoré, il y a un manque criard de personnels, en plus des heures supplémentaires non rémunérées, d'un retard de paiement des gardes et des salaires.
Il y a aussi une insuffisance de dotation en tenues de travail et d'équipements de protection individuelle. « Les heures supplémentaires des employés sont énormes avec une charge de travail qui avoisine les 308 heures. Cette charge concerne les gardes planifiées qui sont disposées en fonction d'équipes composées. L'heure de travail en moyenne est de 173h le mois et quand on est en sous-effectifs et qu'il y a des postes qui sont fixés qu'il faut occuper, ça engendre des heures de travail de plus et on est donc à 308 ans», a déclaré Dr Traoré.
En plus des heures supplémentaires, ces travailleurs réclament le paiement intégral des primes Covid et la généralisation du Nepad pour l'ensemble des contractuels, le paiement des arriérés des indemnités de représentation médicale et paramédicale et son effectivité, l'utilisation du budget alloué à la formation diplômante pour les agents, le remplacement de leur Ipm pour permettre aux agents de se soigner mais aussi des frais de déplacement. Revenant sur les primes Covid, le médecin urgentiste a renseigné : « durant la période de la Covid le Samu déplaçait les malades. Le constat est que les collègues des centres de traitement épidémiologique ont été payés. Ce qui n'est pas le cas des agents de la Covid. Les primes mis sur pied par le ministère de la Santé ne nous ont pas profité. Les rémunérations ont été arrêtées pour des raisons inconnues. Cela a engendré au moins 7 mois d'arriérés de salaire depuis la période du ministre Abdoulaye Diouf Sarr ».
Et d'ajouter : « les syndicats avertissent les autorités et prennent les populations à témoin. Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous observerons à compter du jeudi 09 Mai un arrêt de travail avec le respect des urgences. Nous invitons les autorités à une négociation pour un protocole d'accord dans les meilleurs délais sinon nous comptons aller jusqu'au bout en visant tous les moyens de lutte légaux », a souligné Dr Taoré. Pour rappel, ces travailleurs du Samu national ont renseigné que depuis deux ans les démarches pour une prise en charge effective sont entamés.
« Nous avons écrit beaucoup de lettres à la direction générale, au ministère de la Santé sans aucune réponse favorable. Quand on dépose une plateforme revendicative, l'administration s'estime visée. Alors que ce n'est jamais personnel mais vise l'amélioration des conditions de travail des agents, améliore en même temps la qualité du service. Le personnel est engagé mais les conditions sont difficiles. »