Élu cinquième président de la République du Sénégal, le 24 mars 2024, Bassirou Diomaye Faye avait promis de réévaluer les accords de pêche existants. En attendant, il a, lors du dernier Conseil des ministres, appelé à la révision du Code de la pêche maritime et son application rigoureuse, l'audit du pavillon sénégalais et la révision des accords et licences de pêche. La veille, son gouvernement a rendu publique une liste de bateaux autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. Il s'agit 132 navires industriels sénégalais, 19 européens et plus de 17 mille 400 pirogues artisanales.
Alors que les navires de pêche étrangers sont accusés de « précariser », l'ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a apporté des précisions sur cet accord qui prend fin au mois de novembre prochain. « L'accord en vigueur depuis 2019 entre l'Union européenne et le Sénégal, et qui prend fin cette année, représente moins d'1% de la pêche au Sénégal », a-t-il déclaré au cours d'un point de presse.
« Les pêcheurs européens sont autorisés à pêcher un quota de 10 mille tonnes (par an) au titre des accords de pêche. Ils en pêchent 3 mille (alors que) la totalité des prises au Sénégal est de 400 mille tonnes par an. L'accord est encadré par des scientifiques européens et sénégalais », a tempéré M. Pisani, soulignant que « les Européens ne pêchent que les stocks excédentaires et seulement deux variétés que ne pêchent pas les Sénégalais, à savoir le thon et le merlu noir ».
De son avis, « en application de ces accords pêche, l'Union européenne paie une redevance à la fois pour les licences de pêche mais aussi pour pouvoir encourager la politique sectorielle, une activité de coopération qu'on a avec le gouvernement du Sénégal à hauteur de 900 mille euros par an (plus de 591 millions F Cfa). Au total, l'Union européenne, chaque année, paie à l'Etat du Sénégal environ 1 million 700 mille euros (Plus d'1 milliard 118 millions F Cfa) en échange de cette pêche », fait-il savoir.