Au Niger, la Cour d'État a renvoyé au 7 juin 2024 sa décision sur une éventuelle levée de l'immunité de Mohamed Bazoum, président renversé par un coup d'État le 26 juillet 2023 et accusé par les militaires au pouvoir de complot, haute-trahison, apologie et financement du terrorisme. Pour l'actuel bâtonnier du pays, présent ce 10 mai à l'audience, ce renvoi permet « que le droit de la défense puisse pleinement être assuré ».
Au Niger, la Cour d'État devait se prononcer ce 10 mai 2024 sur la levée de l'immunité de Mohamed Bazoum. Le président renversé le 26 juillet 2023 est toujours détenu à la résidence présidentielle à Niamey avec sa femme.
Peu après le coup d'État, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir avait annoncé son intention de le juger notamment pour haute trahison. Il est accusé par les militaires au pouvoir de complot, haute-trahison, apologie et financement du terrorisme.
« On peut dire que la justice a gagné »
La Cour d'État a finalement renvoyé l'affaire au 7 juin 2024 pour reprise des débats. Elle accède ainsi à la demande de la défense de l'ancien chef de l'État, qui réclamait le fait de pouvoir accéder au dossier et communiquer avec son client.
L'actuel bâtonnier du Niger, Maître Kadri Oumarou, était sur place ce matin pour l'audience. Il souligne : « Si je suis venu ici, c'est parce que j'ai observé au cours de ce procès qu'il y a une question fondamentale qui a été posée : c'est celle du droit de la défense qui, de plus en plus, est remise en cause. Et nous venons de constater - et nous l'avions espéré - que la Cour a résisté et elle a renvoyé le dossier au 7 juin de manière à ce que le droit de la défense puisse pleinement être assuré. »
Il ajoute : « C'est un droit fondamental dont tout justiciable, qu'il soit homme politique ou citoyen lambda, riche ou pauvre, doit bénéficier, devant toutes les juridictions. On peut dire que la justice a gagné parce que le droit de la défense va être assuré. »
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