Le vendredi 10 mai, l'ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) a alerté sur la recrudescence des cas de malnutrition infantile sur le site de déplacés de Rusayo 3, dans la région du Nord-Kivu. Chaque jour, des dizaines d'enfants déplacés provenant de sites voisins, notamment Rusayo 1, Rusayo 2 et Lushagala, affluent au poste de santé avancé de MSF.
Ces familles fuient les affrontements qui opposent les FARDC aux rebelles du M23. Sur place, MSF prodigue des conseils en nutrition aux enfants et à leurs parents, tout en leur fournissant des compléments alimentaires. Une fois traités, les enfants bénéficient d'un suivi régulier assuré par des agents de relais communautaires dans leurs familles respectives.
Les reporters de Radio Okapi ont visité le poste de santé avancé de Rusayo 3 le jeudi 9 mai. Ils ont rencontré Micheline, une fillette de 3 ans et 7 mois, vivant dans des conditions précaires avec sa soeur aînée de 13 ans, leur mère étant hospitalisée depuis plusieurs semaines. À midi, Micheline n'avait toujours rien mangé, faute de nourriture disponible dans leur tente, même ses compléments alimentaires sont épuisés.
Malgré ces difficultés, Léa Kalire, agent de relai communautaire, témoigne d'une amélioration de l'état de santé de la petite Micheline. À son arrivée il y a quelques mois, Micheline souffrait de malnutrition sévère, mais grâce aux efforts déployés, son état s'est stabilisé.
Cependant, la situation alimentaire demeure critique pour la famille de Micheline et pour de nombreux autres déplacés sur le site, où la famine sévit. Les denrées alimentaires sont limitées, et l'espoir de trouver de la nourriture est mince pour ces personnes vulnérables.