La controverse autour de l'affectation du Pr Ismaïla Madior Fall à l'Ifan se poursuit. Dans un communiqué en date du 8 juillet dernier, le Sudes/Esr-section Ucad récidive en affirmant « qu'il ne pourrait rejoindre cet Institut que par un arrêté du Ministre chargé de l'enseignement supérieur sur proposition du Comité scientifique et après avis de l'Assemblée de l'université ».
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal / Enseignement supérieur et Recherche (Sudes/Esr) revient à la charge pour manifester son opposition contre l'affectation du Pr Ismaïla Madior Fall, par ailleurs ancien ministre, à l'Institut fondamental d'Afrique noire Cheikh Anta Diop (Ifan). « Au demeurant, M. Fall semble avoir une connaissance approximative du décret qui organise l'IFAN quand il soutient que seuls les avis favorables de sa faculté d'origine et de l'IFAN comptent pour lui permettre de rejoindre l'institution.
Le SUDES/ES Section UCAD se permet de rappeler à monsieur le Professeur titulaire de classe exceptionnelle de droit que suivant l'article 24 du décret, de quo supra, il ne pourrait rejoindre cet Institut que par un arrêté du Ministre chargé de l'enseignement supérieur sur proposition du Comité scientifique et après avis de l'Assemblée de l'université », lit-on dans un communiqué de la section Ucad du Sudes/Esr en date du 8 mai dernier. En effet, après avoir accusé le Recteur de l'Ucad de vouloir caser l'ancien ministre à l'Ifan, en violation des règles, le porte-parole du Recteur et le concerné ont apporté des précisions.
Le Sudes considère leurs déclarations «contradictoires ». « Le recteur de l'UCAD avait consulté le directeur de l'IFAN pour une affectation du professeur Fall dans cet Institut. Ce dernier en a informé l'Assemblée des chercheurs de l'IFAN le 30 avril 2024 et non le 06 mai, ainsi que l'affirme le porte-parole du recteur. Ces démarches sont une violation flagrante du décret n° 84-1184 du 13 octobre 1984 qui régit l'IFAN.
L'Assemblée de l'IFAN au vu des articles 10 et 11 du décret susmentionné n'est pas un organe habilité à statuer sur les questions liées à l'affectation de PER qui relèvent du Comité scientifique comme le stipule l'article 8 du même décret. En outre, M. Fall déclare avoir soumis une demande d'intégration à l'IFAN quand le porte-parole du Recteur, lui, affirme le contraire », rappelle la section Ucad du Sudes/Esr.
Allant plus loin, le syndicat s'offusque de « la vision étroite et égocentrique qu'a M. Fall de son rôle de professeur titulaire de classe exceptionnelle quand il affirme qu'il serait à présent plus utile à la communauté universitaire en rejoignant l'IFAN pour se consacrer à la recherche ». Et de poursuivre, « M. Fall en tant qu'enseignant-chercheur peut bien mener des recherches en s'acquittant de ses tâches d'enseignement et d'encadrement à la FSJP qui comme la plupart des facultés souffre d'un déficit démentiel d'encadrement et d'un ratio PER/étudiant alarmant ».
Toujours dans cette affaire, le Sudes/Esr Section Ucad a tenu à préciser « qu'il ne saurait avoir de compte à solder avec quiconque et que son attachement au respect des textes est en l'occurrence sa seule motivation ».
Après la première sortie du Sudes/Esr-section Ucad, le Pr Ismaïla Madior Fall a apporté des précisions. « Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d'agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j'ai considéré que, de retour à l'Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j'ai formés assurent de manière remarquable. Mes activités d'enseignement à la FSJP pourraient alors se limiter à ce qu'ils souhaitent que je complète par des conférences de méthode et des cours sur des aspects pratiques non abordés par les enseignements théoriques », avait posté l'ancien Garde des Sceaux.