La campagne électorale pour les législatives du 29 mai a officiellement commencé ce mercredi. En dehors d'une ambiance bien animée, l'anarchie règne.
Depuis ces deux jours, suivant l'ouverture officielle de la campagne électorale, l'anarchie règne dans la capitale comme dans les districts en périphérie. Alors que les grosses écuries ont commencé leur propagande par des carnavals engendrant des embouteillages monstres, le vacarme électoral est à son comble. Les Tananariviens vivent au rythme d'une campagne sens dessus dessous. Embarras de la circulation, nuisance sonore et pollution visuelle, les trois semaines de propagande risquent d'être désagréables pour des citoyens qui ne savent plus sur quel pied danser face à cette confusion.
Perturbations
Depuis ce mercredi, des zones où la circulation est d'habitude très fluide se trouvent confrontées à des heures de bouchons provoquant le mécontentement de certains usagers qui ont été pris au dépourvu. Ce jeudi, par exemple, il a fallu deux heures pour faire l'axe Ankadimbahoaka-Androndra, lors d'un carnaval organisé par une candidate de la plateforme pour la majorité présidentielle dans le IIème arrondissement. C'était également le cas à Ambolokandrina avec le candidat Firaisankina. Les quartiers populaires de la capitale sont aussi pris d'assaut par ces opérations de séduction qui, jusque-là, n'engendrent que frustration. S'y ajoutent les pollutions sonores. Des animations qui s'apparentent à des perturbations car en dehors des appels à voter, les programmes des candidats ne sont que trop peu évoqués.
Non-respect de loi
En même temps, la bataille des affiches fait rage. Dans le IIIème arrondissement par exemple, un candidat se plaint que les poseurs d'affiches de son adversaire font exprès d'apposer des affiches sur les siennes. En réalité, les candidats posent leurs affiches partout et même dans les lieux où il est interdit de faire de la propagande. En tout cas, les futurs parlementaires brillent déjà par le non-respect de la loi. Selon l'article 104 de la loi organique n°2018-008, relative au régime général des élections et des référendums, « Il est interdit d'apposer des affiches de propagande électorale dans les endroits publics autres que ceux prévus à cet effet ». Ce qui n'est pas le cas car même sur des panneaux des lignes de Taxi Be, les futurs députés osent placarder leurs affiches.
Grands moyens
Malgré les dérangements qu'elle occasionne, après une campagne présidentielle ratée, on assiste à des propagandes très animées. Dès la première journée, les artistes étaient déjà au rendez-vous. Les grosses écuries ont déjà sorti les grands moyens afin d'attirer le plus d'électeurs possible. Non seulement l'argent coule à flot avec les tee-shirts à leur effigie qui inondent les quartiers et les affiches qui se trouvent partout, mais on fait face également à un embryon de joutes verbales tendues. La population qui vit dans une situation difficile peut, en revanche, trouver gratuitement quelque chose à se mettre sous la dent pour ces trois semaines de propagande.