Guinée: «Hémorragie migratoire» au pays - Une vingtaine de migrants périssent en mer

Vingt-six migrants partis de la banlieue de Conakry en Guinée ont péri au large du Sénégal dans le naufrage de leur embarcation il y a quelques jours, a rapporté hier (vendredi) le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah, qui a parlé d' « hémorragie » migratoire.

« Nous avons enregistré près de 26 morts officiellement pour le moment », a déclaré le Premier ministre au micro de notre correspondant à Conakry, Moktar Bah, lors de sa conférence de presse. La plupart sont partis de Matam, une des communes constituant la ville de Conakry, selon Amadou Oury Bah.

Le naufrage a été rapporté ces jours derniers sur les réseaux sociaux, mais les autorités de Guinée n'en avaient pas précisé le bilan. Des proches des disparus s'exprimant cette semaine auprès d'un correspondant de l'AFP ont fait remonter le départ aux derniers jours d'avril et le drame aux premiers jours de mai.

Le Premier ministre a évoqué les milliers de jeunes Guinéens qui attendent dans différents pays d'être rapatriés après avoir tenté de partir. « Nous avons aujourd'hui près de 3.000 de nos jeunes qui attendent d'être rapatriés du côté du Niger, 1.200 du côté de l'Algérie, 400 du côté de la République arabe d'Egypte, des milliers qui sont dans les camps en Italie, sans compter ceux qui sont aux Etats-Unis dont je n'ai pas le nombre. C'est une hémorragie pour notre pays », a regretté Amadou Oury Bah, en faisant référence aux multiples voies empruntées par les migrants.

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Ceux de Matam semblaient avoir choisi la route atlantique passant à l'ouest des côtes africaines et devant mener à l'Europe. La Guinée est le premier pays d'Afrique subsaharienne en termes d'immigration irrégulière en France.

La Guinée, pauvre malgré des ressources minérales et naturelles considérables, est confrontée à une sévère crise économique et sociale, et à des tensions nourries par l'inflation et les pénuries. Le Premier ministre a noté que l'émigration clandestine était une réalité ancienne, mais a reconnu que le pays traversait « une passe très difficile » économiquement.

Enfin, s'agissant du retour à l'ordre constitutionnel en Guinée après la prise du pouvoir par la force en septembre 2021 par des militaires, le Premier ministre a déclaré qu'un référendum se tiendra avant la fin de cette année pour valider une nouvelle Constitution.

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