Au Bénin, les 42 prévenus, pour la plupart militants ou sympathisants de l'opposition, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt depuis 2021. La CRIET les poursuivait pour « tentative d'atteinte à l'intégrité du territoire, entrave à l'exercice du droit électoral, attroupement interdit ». La cour a prononcé 11 relaxes au bénéfice du doute mais également des peines lourdes.
Quatre peines de 10 ans d'emprisonnement pour « tentative d'atteinte à l'intégrité du territoire ». Trois à huit ans de prison pour les autres reconnus coupables « d'atteinte à l'exercice du droit électoral et d'attroupement interdit ». Le procès s'est ouvert fin avril et tous les prévenus ont alors plaidé « non coupables ».
Me Yaya Pognon, un des conseils des prévenus se dit surpris. « Il s'agit pour la plupart du temps de gens qui sont poursuivis pour 'tentative d'entrave à l'exercice du droit de vote' mais qui n'ont jamais empêché quoique ce soit.
On s'interroge pour savoir ce que cache ce genre de décision contrastée certes mais par endroits très sévères pour les faits jugés. »
En dehors de l'activiste Thibault Ogou, les autres accusés ne sont pas du tout connus et étaient un peu oubliés même si certains habitués des tribunaux pensent que la CRIET (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme) n'était pas hors délai dans la procédure. Ils avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt entre avril et novembre 2021.
Lorsque Boni Yayi et son parti rencontrent Patrice Talon l'année dernière, l'ancien chef d'État plaide leur cas. Certains observateurs estiment que cette rencontre au sommet a certainement accéléré les choses.
Le procès a livré son verdict. C'est désormais Patrice Talon qui a le pouvoir de décider de la suite, affirme un opposant. Comme dans les cas de Reckya Madougou et Joël Aïvo : l'opposition plaide aussi en leur faveur pour un geste d'apaisement et de décrispation.