Le 30 novembre 2013, jour fatidique, la nouvelle vient de tomber comme un couperet et fait le tour du monde en une fraction de seconde. Pascal Emmanuel Sinamuey Tabu Ley dit seigneur Rochereau vient de tirer sa révérence dans une clinique de Bruxelles, en Belgique, où il était admis suite à un accident vasculaire cérébral (AVC).
En juillet 2008, Tabu Ley Rochereau, peu de temps après avoir représenté son pays au festival mondial de musique organisé à Varadero, à Cuba, qui fut sa dernière production, est victime d'un AVC et admis dans une clinique bruxelloise pour des soins pendant une certaine période. Par la suite, une rumeur annonçant sa mort circule, suscitant alors une vive émotion sur le continent et au sein de la diaspora congolaise. Une fausse nouvelle qui sera démentie par ses proches, appuyée d'images montrant le seigneur Ley sur son lit d'hôpital et divulguées sur internet.
Plus tard, le 30 novembre 2013, après un parcours artistique élogieux sur la scène musicale congolaise, Tabu Ley s'est éteint à l'âge de 76 ans. Un baobab venait de tomber. Seigneur Ley, monstre sacré de la musique congolaise, chanteur compositeur hors pair, créateur de mélodies pleines de métaphores, a quitté la terre des hommes pour rejoindre le royaume des immortels (Adou Elenga, Wendo, Tino Baroza, Grand Kallé, Essous Jean Serge, Nino Malapet) et bien d'autres... après une carrière musicale bien remplie.
Suite à ce décès, des funérailles nationales à la dimension de son mérite furent organisées par le gouvernement à Kinshasa. La journée de lundi sera décretée fériée en mémoire de ce monument de la musique congolaise. Ensuite, une longue cérémonie protocolaire fut également organisée au Palais du Parlement suivie d'une messe célébrée en son sein dont les façades étaient pavoisées des portraits géants de l'illustre disparu, messe au cours de laquelle l'officiant, Mgr Joachin Mbadu, évêque émérite de Boma, salua le parcours artistique du talentueux Tabu Ley Rochereau, grand nom de la rumba congolaise. Peu avant l'office religieux, la République rendit un hommage mérité à Tabu Ley à travers le dépôt d'une gerbe de fleurs devant son cercueil couvert du drapeau national, successivement par le président de la République, Joseph Kabila; le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, et celui du Senat, Kengo Wua Dondo; et du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo.
Prenant la parole au nom de tous les musiciens de la République démocratique du Congo, Koffi Olomide demanda dans son intervention aux autorités congolaises de décréter le 30 novembre de chaque année "Jour de la fête de la rumba congolaise" en mémoire de Tabu Ley et autres artistes musiciens congolais qui ont quitté ce monde. Par la suite, Tabu Ley Rochereau fut inhumé à la Nécropole entre terre et ciel de la Nsélé, cimetière situé à la périphérie de Kinshasa.
Pour immortaliser le seigneur Tabu Ley Rochereau, l'avenue Tombalbaye de Kinshasa est devenue depuis lors avenue Tabu-Ley.
Il sied de noter qu'en 46 ans de carrière musicale, le seigneur Tabu Ley Rochereau a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques.