Les travaux de construction de la mine de Nabeba, dans le département de la Sangha, lancés le 8 mai par les autorités gouvernementales du Congo et du Cameroun, vont s'achever en 2025 avant l'entrée, la même année, dans la phase d'exploitation proprement dite.
Confié au consortium Sangha Mining Développement/Bestway Finances Limited, le projet s'inscrit dans le cadre du mégaprojet de développement des gisements transfrontaliers de fer de Nabeba, au Congo, et de Mbalam, au Cameroun. Le président directeur général de Sangha Mining Développement, Manuel André, a rappelé que la mine de Nabeba ainsi que les futurs projets d'Avima et Badondo représentent un investissement total de près de 10 milliards de dollars, pour plus de 20 000 emplois directs et indirects. Des projets qui devraient générer des retombées fiscales considérables pour la République du Congo.
Selon lui, la mise en production de la mine de Nabeba est prévue pour 2025 avec une exploitation de minerai de fer de haute qualité. Ce minerai essentiel pour l'industrie de l'acier sera extrait en respectant les normes environnementales. « Nous sommes ici pour marquer un tournant décisif non seulement pour notre entreprise mais également pour le département de la Sangha, pour notre pays tout entier. Les permis que nous détenons sur ce site sont le fruit de nombreuses années de travail acharné de planification rigoureuse et d'une collaboration sans faille avec les autorités locales et nationales. Grâce à l'appui de la République du Congo, nous avons pu mettre en place une infrastructure qui respecte les normes environnementales les plus strictes, tout en assurant une exploitation optimale des ressources », a-t-il déclaré, précisant que cet effort conjoint est un modèle de développement durable.
Manuel André a, par ailleurs, annoncé le démarrage sous peu du développement des infrastructures ferroviaires et portuaires financées intégralement par leur consortium, avec une planification visant l'opérationnalité complète d'ici à 2027. Le directeur général de Bestway Finances Limited, Alexandre Mbiam, s'est, de son côté, félicité du soutien indéfectible reçu du gouvernement congolais dans toutes les étapes franchies dans le cadre de ce projet. Il a également salué l'implication des présidents Denis Sassou N'Guesso du Congo, et Paul Biya du Cameroun pour l'aboutissement de ce mégaprojet qui signe l'entrée de « ces deux Etats dans une nouvelle ère, celle de l'exploitation de la mine solide après des années d'exploitation d'énergie faucille. Leur vision et leur engagement indéfectible ont été des piliers de soutien pour que le développement et la réalisation de ce projet colossal voit enfin le jour », a-t-il laissé entendre.
Les réserves de Nabeba estimées à 1, 5 milliard de tonnes
Les ministres camerounais en charge des Transports, Jean Ernest Massena Bibehe, et celui en charge des Industries, des Mines et de la Technologie, Gentry Calistus Fuh, ont tous salué l'apport du ministre congolais Pierre Oba pour la réalisation et la concrétisation de ce projet. « La République du Congo et celle du Cameroun ont décidé d'unir leur destin commun dans la réalisation du programme Projet minier transfrontalier de l'Afrique centrale, porter de nombreux espoirs et d'importantes retombées y compris économiques, financières et techniques. Le Congo et le Cameroun n'ont expérimenté que l'exploitation du gisement pétrolier et gazier. Dans ces deux domaines, nos deux pays disposent d'importantes réserves qui leur garantissent pour ce qui est du Congo tout particulièrement d'importantes quantités », a indiqué Gentry Calistus Fuh.
Lançant les travaux, le ministre d'Etat, ministre des Industries minières et de la Géologie, Pierre Oba, a rappelé qu'il était temps de donner un signal fort à tout opérateur national ou étranger de cesser de prendre en otage les gisements du Congo et du Cameroun, en les plaçant en bourse à leur profit. Cela pendant que les deux pays sont réduits à attendre indéfiniment la mise en exploitation, mettant ainsi à mal la réalisation de leurs ambitions.
« Les ressources minières, à l'instar du pétrole, doivent permettre de réduire les écarts de développement social sur le territoire national. Celles de la Sangha doivent favoriser le développement socio-économique et culturel du département qui les renferme dans son sous-sol. Les réserves de fer du gisement de Nabeba sont de l'ordre d'un milliard cinq cents millions de tonnes, celles d'Avima d'un milliard quatre millions de tonnes, et enfin celles de Badondo six cent soixante-dix-neuf millions de tonnes. Les perspectives de production annuelle sont en moyenne de 22 à 35 millions de tonnes pour chaque projet », a souligné le ministre d'Etat.
D'après lui, le mégaprojet d'exploitation conjointe des gisements transfrontaliers de fer Congo-Cameroun va mettre globalement en oeuvre la construction de la mine et ses dépendances, l'usine de sidérurgie, les infrastructures de transport avec notamment la construction de la ligne du chemin de fer Badondo-Avima-Nabeba, soit 149 km sur le territoire congolais et Mbalam au port de Kribi, sur près de 540 Km sur le territoire camerounais et, plus tard, la réalisation du chemin de fer reliant le département de la Sangha au Kouilou, long d'environ 1700 km.