Sénégal: «Ndeup» autour de l'extension de la zone d'exploitation - Les parties prenantes étalent revendications et suggestions

Afin de trouver des pistes de solution aptes à relancer l'exploitation des phosphates, dans le strict respect des ; les diverses parties prenantes ont échangé au cours d'une rencontre pilotée par le ministre de tutelle, en l'occurrence Birame Soulèye Diop, ministre de l'Energie, du pétrole est des mines.

A mesure que la tension montait cependant, les arguments des contestataires ont été plus vivaces. De l'avis de Sankara Ba, coordonnateur du mouvement « Fouta Insoumis », l'exploitation des phosphates de Ndendori, Hamady Ounaré et Orkadiéré a eu de nombreuses conséquences néfastes sur le plan social et environnemental. Selon lui, « les impacts négatifs sont visibles à cause des mauvaises conditions atmosphériques, la diminution des eaux souterraines et la déforestation (...), l'insécurité alimentaire, la désertification, l'érosion des sols ainsi que l'apparition de maladies (infections respiratoires). Sans parler des méfaits enregistrés sur le plan social et économique qui se sont traduits par une perte des terres et des déplacements».

Après la déclaration de Djibril Diawara sur l'état des lieux, durant la rencontre présidée par le ministre de l'Energie, du pétrole et des mines, les représentants des impactés se sont appesantis sur les doléances des populations. Informant que «pendant 10 ans d'exploitation, aucune redevance minière et aucune contribution locale sérieuse si ce n'est un forage construit à Ndendori et une case des tout-petits à Wendou Bosséabé, n'ont été enregistrées».

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Appelant la société d'exploitation à plus d'implication, à travers des financements de projets structurants autour du développement local appuyés sur la RSE, ils demandent aussi que des efforts soient consentis dans le cadre de la promotion de l'employabilité des jeunes et l'autonomisation des femmes...

Dans la même verve, ils réclament un respect des dispositions du code du travail, du code minier et de la santé publique. Ce, en plus de la construction d'un hôpital de niveau 2 dans la zone et la prise en charge totale des malades impactés à travers l'adhésion à une couverture médicale universelle et de la revue à la hausse des impasses pendantes assujetties à l'occupation des terres. Et sur le registre des attentes formulées, figurent la construction d'infrastructures sociales de base, la mise en place d'une clôture verte pour lutter contre la pollution de l'air et de l'environnement, la réhabilitation effective et systématique des sites déjà exploités qui représentent un risque pour les animaux et les populations à cause des eaux infectées par les produits toxiques.

Apportant des éclaircissements par rapport à la situation qui a conduit «au blocage du payement des indemnités », les maires de Ndendori Bassirou Doro Ly et de Hamady Ounaré Amadou Samba Kane, ont relevé « des enregistrements fictifs d'individus qui se sont déclarés propriétaires terriens alors qu'ils ne le sont pas ». Par rapport au contentieux, l'édile de la ville d'Ounaré a tenu à renouveler une proposition « en appelant la SOMIVA à faire l'effort d'indemniser les 127 hectares qui ne sont pas cultivés avec le même taux que les surfaces cultivées ».

Le maire de Orkadiéré Daouda Dia qui se désole de la situation, déclare pour sa part que le problème auquel les acteurs sont confrontés renseigne en réalité que les attentes des populations à l'endroit de la SOMIVA, sont largement en deçà des espoirs. « Une société minière quand elle s'installe, les populations s'attendent à un développement et non à l'appauvrissement et des difficultés. Les terres qu'on veut indemniser ne sont pas des terres simples parce qu'elles sont des sociétés familiales, des terres qui sont nourricières depuis les ancêtres et qui seront cultivées encore par d'autres générations », clame-t-il avant d'ajouter qu' « on ne peut priver à un chef de famille son exploitation de survie contre 500 mille francs ou 1 million».

Qui plus, a-t-il dit, « A-t-on évalué l'impact social et les conséquences que cela va entraîner dans le futur ? » Face à la question qu'il s'est posée, l'ancien ministre de l'Elevage a demandé de «construire la réflexion sur le volume des terres dédiées à l'extension car si, pour le moment, l'exploitation n'enrôle que les terres des communes de Ounaré et Ndendori, la diligence veut qu'on porte attention à la commune de Orkadiéré car les 127 hectares se trouvent bien dans cette collectivité». Fort du fait, le maire Daouda Dia a appelé la SOMIVA à s'inscrire dans la dynamique d'indemniser les propriétaires terriens en fonction de la valeur d'une société familiale de survie et non la valeur du terrain.

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