C'était une question difficile. Mais le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, est apparu fort aise pour y répondre. Sans langue de bois ni faux-fuyant.
« Oui, c'est vrai qu'il y a eu une augmentation de 10%. Mais la perception sur nos factures donne le sentiment que cette augmentation est supérieure au 10%. C'est juste une perception », a-t-il dit, estimant, malgré tout, que les Ivoiriens ont « l'électricité la moins chère » en Afrique de l'Ouest.
« Le mois de mars a enregistré un pic de chaleur. Et ce pic de chaleur entraîne, en même temps, un pic de la consommation de l'électricité. Du coup, les factures qui viennent en avril et mai sont toujours plus élevées que celles que nous avions auparavant. En revanche, en septembre, nous avons une baisse, parce qu'il fait moins chaud », a-t-il longuement expliqué.
A propos de chaleur, le ministre de la Communication y ajoute les effets du phénomène El Niño. « Partout dans le monde, tout le monde s'accorde à dire que cette année, il n'a jamais fait aussi chaud », rappelle-t-il.
« En période de chaleur, tous nos appareils électroménagers souffrent. Ils fournissent plus d'efforts. Il y a une une demande d'énergie plus élevée. C'est tout cela qui fait augmenter notre consommation. Qu'il y ait eu cette augmentation de 10% ou pas, dans tous les cas, nous aurions eu une augmentation sur nos factures », a insisté Amadou Coulibaly pour qui la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) n'a pas procédé à des hausses plus qu'il n'en fallait.
« Ceux qui disent qu'ils ont une augmentation de 50% n'ont pas tort. Mais dans ces 50%, il y a environ 36% qui sont dus à la forte demande en énergie électrique. Le gouvernement n'a aucun intérêt, avec tous les efforts qui sont faits au quotidien pour soulager le portefeuille du consommateur ivoirien, à encourager une augmentation qui sortirait des indications qu'il a données », assure le porte-parole qui rappelle qu'en 2019, le gouvernement a concédé une diminution de 20% pour les petits ménages, sans que nul ne l'ait demandé.
Les cinq ampères ont été, de surcroît, épargnés lors des dernières augmentations, en 2018. Les cinq ampères sont donc à leurs toutes premières hausses. « Tout est fait pour protéger le portefeuille de consommation » des ménages, selon le porte-parole du gouvernement qui invite chacun et chacune à regarder à ses habitudes de consommation.
Oui, mais comment expliquer le paradoxe d'un gouvernement qui milite pour aider les couches vulnérables et qui autorise un monopole en matière de gestion et de distribution de l'eau et de l'électricité ?
Selon le porte-parole du gouvernement, l'eau a été libéralisée, conformément à l'engagement du Président de la République, il y a 8 ans. Pour l'électricité, le gouvernement « n'a pas eu encore d'offres intéressantes » selon le ministre Amadou Coulibaly. « Lorsque nous aurons des offres intéressantes sur la production de l'électricité, le gouvernement avisera », assure-t-il.
Contrairement à la rumeur, le ministre estime que les taxes sur le ramassage des ordures ménagères n'ont pas augmenté, pas plus que la redevance télé.