Tchad: Au moins une dizaine de morts lors des «tirs de joie» après la victoire de Mahamat Idriss Déby

Les salves de tirs d'armes automatiques dans la nuit de jeudi à vendredi célébrant l'élection de Mahamat Idriss Déby ont provoqué au moins une dizaine de morts et des blessés, selon plusieurs sources interrogées par RFI. Le ministère tchadien de la Santé interdit pour le moment aux hôpitaux de donner des informations aux journalistes, ce qui provoque la colère des syndicats de la presse.

Le patronat de la presse tchadienne fait part de son indignation et dénonce « une menace grave à la liberté de la presse » et l'Union des journalistes tchadiens parle d'une « entrave » au droit du public à l'information.

En cause, une circulaire du ministère de la Santé interdisant aux hôpitaux de fournir des informations aux journalistes sur les blessés et les morts suite aux « tirs de joie » de militaires et de civils en armes qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires de l'élection présidentielle en dépit des instructions de l'état-major et du ministère de la Sécurité publique.

D'après la presse locale et des membres de la société civile interrogés par RFI, trois personnes auraient même été blessées dans la ville frontalière de Kousseri, côté camerounais.

Secret médical invoqué

Le ministre Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement, invoque le secret médical et le respect de la dignité humaine. « Des personnes consentantes peuvent très bien s'exprimer », selon lui, mais le secret médical interdit aux personnels de santé de fournir des informations sur la santé des patients, avant de rappeler qu'il est interdit de filmer dans un hôpital sans autorisation.

Sur les « tirs de joie », le ministre reconnait qu'ils ont été excessifs et dit le déplorer de la façon « la plus totale ». Les militaires sont très attachés à leur président qui est aussi un général. Le porte-parole du gouvernement promet un bilan complet publié dans les prochaines 24 heures.

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