Quarante-huit groupes, partis et mouvements politiques réunis durant plusieurs jours au Caire, ont signé mercredi 8 mai 2024 « la charte du Soudan », un document qui vise à mettre fin à la guerre et à fixer un cadre pour la période de transition en cours dans le pays.
Les signataires de cette charte représentent des partis et des mouvements du Soudan qui ont été exclus de la scène politique soudanaise depuis 2019 alors qu'ils possédaient des vraies assises populaires ou tribales dans la société soudanaise. Des partis qui affichent clairement leur soutien à l'armée.
Parmi les participants, on y trouve le Bloc démocratique, le Parti Baath soudanais, le Parti Mo'tamar populaire, la Coalition de la ligne nationale, le Bloc Taradi ou Consensus national et le Front national.
Ces partis sont à l'opposé de la coalition Taqaddum présidée par l'ancien Premier ministre Abdallah Hamdok et principalement composée des Forces de la liberté et du changement. Ces forces qui avaient signé avec l'armée, en 2022, un accord pour le partage du pouvoir. L'annonce de cette initiative intervient en tout cas au moment où Taqaddum prépare une conférence à Addis-Abeba pour élargir sa coalition, mais dont la date a été repoussée faute de pouvoir rassembler plus.
Le document définit plusieurs objectifs clés : résoudre la crise politique, mettre fin à la guerre en cours, établir une nouvelle période de transition pour gouverner le pays et entreprendre les réformes des institutions. Cette nouvelle coalition du Caire aspire à former un nouveau gouvernement provisoire, à établir une période de transition de trois ans, à convoquer une conférence constitutionnelle et, enfin, à préparer les élections générales.
Les signataires déclarent vouloir « l'unité du Soudan et l'indépendance de ses décisions ». Cette conférence et la charte qui en est issue est une manière qui permet à l'Égypte de sortir de son isolement sur le dossier soudanais, et de réaliser son retour à sur ce conflit qui se déroule dans le Soudan voisin.