La saga Mbalam-Nabeba continue. Immense et prometteur gisement de fer, à cheval entre le sud-est du Cameroun et le nord-ouest du Congo-Brazzaville. Nouvelle étape mercredi 8 mai côté congolais, avec la cérémonie de lancement de l'exploitation de la mine de Nabeba.
Coup de pelle symbolique pour la mine de Nabeba dans la localité de Souanké, dans le département de la Sangha, au Congo, en présence des ministres des Mines des deux pays et du ministre camerounais des Transports. Au Cameroun, le lancement de l'exploitation du gisement de Mbalam avait eu lieu le 22 décembre.
Mbalam-Nabeba doit représenter à terme le cinquième pôle mondial de production de fer et générer plus de 20 000 emplois, selon ses promoteurs. Sur le papier, le projet comprend non seulement l'exploitation des mines de part et d'autre de la frontière, mais aussi la construction d'une ligne de chemin de fer de 600 km jusqu'au port autonome de Kribi, sur la côte camerounaise. À Kribi, un terminal minéralier va être construit.
Financement d'un consortium chinois
Le financement est intégralement extérieur. Selon le ministère camerounais des Mines, un consortium chinois, la compagnie Bestway Finance Limited, enregistrée à Hong Kong avec ses partenaires, a drainé 10 milliards de dollars d'investissements. À travers sa filiale congolaise Sangha Mining Development (SASU), Bestway Finance Ltd détient les permis miniers pour trois gisements au Congo, dont celui de Nabeba, pour une durée de 25 ans renouvelables.
Mbalam-Nabeba a été initié dans les années 2000 et développé pendant une décennie par le groupe australien Sundance Resources, toujours en litige devant la Chambre internationale de commerce avec le Cameroun et le Congo, et devant la justice australienne avec le groupe Aust-Sino, société chinoise basée en Australie, que Sundance accuse de corruption, de malversations et d'avoir utilisé des informations confidentielles pour acquérir illégalement le projet.