A Madagascar, les Ladies Makis - l'équipe féminine de rugby à XV -, ont fait vibrer l'île hier. Disputant leur dernier match contre l'Afrique du Sud en Coupe d'Afrique des Nations, elles ont été battues 17 à 46 par les Springboks, grandes favorites, qui se sont qualifiées directement pour la Coupe du Monde de rugby 2025 en Angleterre. Les Ladies Makis ont de leur côté été sacrés vices champions d'Afrique et intègrent la WXV3, coupe du monde de 3ème division à Dubaï qui s'annonce comme l'ultime tremplin pour accéder au Mondial. Malgré leur défaite, les joueuses ont une fois encore fait chavirer le cœur des spectateurs.
Un dernier essai marqué par l'équipe malgache, quelques minutes avant la fin du match : il n'en faut pas plus pour que le public, déjà survolté, électrise le stade.
Les Ladies Makis ont perdu le match. Mais pour les supporters, comme Nancy et Manitra, l'important est ailleurs.
« On est très fières parce que Madagascar va partir pour la coupe du monde (WXV3, ndlr). Nous on est impressionnées, par leur niveau. Parce qu'on parle toujours beaucoup des [performances des joueurs] masculins, mais ce sont les filles qui nous impressionnent ! »
Des femmes simples et inspirantes. À l'image de leur capitaine Fenitriniaina Razafindramanga.
« On vient de faire une chose incroyable ! En plus d'être qualifiées, on est fières parce que les filles ont tout donné pour notre nation. Y en a qui sont mères célibataires, d'autres vendeuses. Y a toutes sortes de femmes ! Moi, je suis étudiante. Je m'entraîne avant d'aller à l'université, tous les jours. Et je m'entraîne avec mes propres moyens. Par exemple, ce sont mes parents qui me paient les frais de déplacements ... parce que le plus important, c'est l'amour pour le rugby ! »
Leur coach, Alain Randriamihaja, compare ce sport à une école de la vie.
« Jouer au rugby, c'est dans leur ADN. La majorité d'entre elles sont au chômage ou vivent de petits boulots. Rien de grandiose. Ce qui les fait tenir, c'est leur passion pour ce sport. Elles montrent l'exemple et notamment aux plus pauvres du pays. Le rugby leur a ouvert des opportunités. Et a changé leur vie. »
Si le ballon ovale a toujours été très populaire sur l'île, depuis une décennie, la discipline a considérablement évolué : en grande partie grâce à l'arrivée des joueuses féminines dans les compétitions de haut niveau. Les Ladies Makis sont bel et bien en train d'écrire l'Histoire.