Le Réseau des défenseurs des droits humains d'Afrique centrale (Redhac) appelle le gouvernement du Cameroun à saisir l'opportunité de décrispation que représente, selon le Redhac, le changement de position d'un des leaders séparatistes anglophones. Samedi 4 mai, celui qui se fait appeler Capo Daniel, ex-porte-parole d'un groupe armé Ambazonia Defence Forces, a appelé ses forces sur le terrain à cesser les hostilités jusqu'à l'ouverture de négociations directes avec Yaoundé, sur la base d'une d'autonomie uniquement.
Au sein de la galaxie séparatiste, la légitimité et l'influence de Capo Daniel, qui vit en exil, sont contestées. Au niveau du gouvernement, le ministre de l'Administration territoriale a fermé la porte à toute possibilité de négocier avec « des bandits et des terroristes ». Mais Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains d'Afrique centrale, appelle chaque partie à faire un pas vers l'autre pour en finir avec des violences qui durent depuis 2017.
« Le gouvernement doit tendre la main à ce genre de sortie, encourager à ce que les autres qui peuvent en faire autant le fassent. Mais en même temps, le gouvernement doit aussi mettre de l'eau dans son vin, ça ne peut que passer par un cessez-le-feu et par des négociations directes. Nous sommes en période pré-électorale, nous avons besoin de cette paix, de cette cohésion sociale », insiste t-elle au micro d'Amélie Tulet de la rédaction Afrique.
RFI : Le gouvernement répondra qu'il y a déjà eu un grand dialogue national en 2019.
« C'était un dialogue monologue, tout le monde a été unanime et les recommandations, jusqu'à aujourd'hui, non même pas été implémentées. On ne peut pas tout le temps ressasser des échecs et c'est l'occasion aujourd'hui de dire au président, via le Premier ministre, de saisir cette opportunité pour envoyer un message fort. Tout le monde sait que c'est une guerre qui a commencé depuis 1961. Les causes sont profondes, il y a un problème crucial de répartition des richesses. Et on ne peut pas continuer à avoir ce ton arrogant lorsqu'un peuple souffre. »