L'ambiance est montée d'un cran durant ce premier week-end de campagne. Les candidats se rendent déjà coup pour coup, surtout ceux issus de la même famille politique.
En dehors des compétitions entre les candidats du pouvoir et ceux de l'opposition, fédérés respectivement au sein des plateformes Firaisankina et Kolekitifa an'ny Malagasy, les batailles sont intenses entre candidats issus de la même famille politique pour un strapontin dans les travées de Tsimbazaza. D'un camp à l'autre, on assiste à des guerres fratricides. Le plus flagrant se trouve dans le VIème arrondissement de la capitale où le patronyme du président de la République est présent dans deux listes différentes. Si la plateforme Isika Rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina (IRMAR) a comme candidate officielle Tantely Razanamandimbisoa ; la soeur du président, Voahirana Rajoelina, est également en lice. Le TIM reste néanmoins le parti le plus touché par ce phénomène. Dans le IVème arrondissement, même si Emilien Ramboasalama, député Tiako i Madagasikara (TIM) en poste, s'est présenté en tant qu'indépendant, il risque de causer des soucis au Secrétaire Général du TIM, Rina Randriamasinoro, candidat de la plateforme Firaisankina.
Bénédiction
Des consignes auraient déjà été données à la candidate IRMAR du VIème arrondissement afin de laisser le champ libre à Voahirana Rajoelina dont, depuis un certain temps, la principale motivation quant à sa candidature fait l'objet d'une âpre discussion. « Seule Tantely Razanamandimbisoa a eu la bénédiction du président. Elle est la candidate officielle de la plateforme pour la majorité présidentielle pour ces législatives », riposte-t-on dans le camp de la candidate numéro 3 dans le VIème arrondissement. Avec un Todisoa Andriamampandry qui est un adversaire de taille, la famille politique Rajoelina risque de se mettre dans une position inconfortable.
Escalades verbales
La décomposition de l'offre politique dans le camp de l'opposition reste une évidence. Outre la scission du défunt Collectif des candidats, des apparatchiks en rupture de ban jouent les trouble-fêtes dans le parti de l'ancien président, Marc Ravalomanana. Outre la compétition entre Rina Randriamasinoro et Emilien Ramboasalama dans le IVème arrondissement, le district d'Avaradrano et d'Atsimondrano sont également le théâtre d'une lutte intense entre Zanak'i Dada. Depuis ces 5 premiers jours de campagne on assiste à des « escalades verbales » entre les partisans de Gerry Randriambolaina, député TIM mais candidat indépendant, et ceux de Avotraina Andriamosa, candidat TIM du Firaisankina. Situation similaire dans le district d'Atsimondrano où Alain Ratsimbazafy, député TIM mais candidat indépendant, est confronté à Voahangy Raharimanarivo, candidate TIM du Firaisankina.
Enjeux
Des affiches du même acabit se trouvent également dans le Ier Arrondissement entre deux candidats du pouvoir. D'un côté, il y a Augustin Andriamananoro, candidat de l'IRMAR et de l'autre Paolo Emilio Raholinarivo, qui a choisi de se présenter en tant qu'indépendant. Dans le IIème Arrondissement, c'est le même topo avec Stanislas Randrianarisoa, candidat du Firaisankina, et son fidèle compagnon Longin Razandrindrainy, candidat indépendant. En dehors d'Antananarivo, c'est le camp présidentiel qui nous offre surtout des confrontations entre candidats issus de la même famille politique. Quoi qu'il en soit, avec les enjeux que présente ce scrutin du 29 mai, cette situation risque de parasiter la campagne électorale et les électeurs semblent pris en otage et ne savent plus à quel saint se vouer. En tout cas, aucun camp n'est à l'abri de l'éparpillement de voix.
