Madagascar: Législatives - Les débats d'idées relégués au second plan

Les sons de tambours et les sonorisations tonitruantes animent le quotidien du peuple en cette période de campagne électorale. Comme c'est souvent le cas, les débats d'idées sont relégués au second plan par les candidats au profit d'une communication en fanfare.

La campagne électorale bat son plein depuis le 8 mai dernier, marquant le début de la propagande en vue des élections législatives. Des spectacles avec des artistes, diverses compétitions sportives, ainsi que des descentes sur le terrain initiées par les candidats, envahissent les rues et les ruelles de l'ensemble du territoire national, allant même jusqu'à provoquer des embouteillages dans les artères de la capitale.

Jusqu'à présent, la campagne électorale de la plupart des candidats se concentre sur les méthodes traditionnelles, reléguant ainsi les débats d'idées au second plan. Il est important de rappeler que la fonction première d'un parlementaire est de voter des lois. En principe, les propositions de lois initiées par les candidats devraient être mises en avant lors de la campagne électorale.

Avec les projets de textes qu'ils auront à voter dans les prochaines semaines, il est primordial que les candidats députés expriment leur position vis-à-vis de la réalité vécue par leur électorat. La coupe budgétaire prévue dans la loi de finances rectificative et la discussion sur le sujet de l'interruption thérapeutique de grossesse, annoncée par le président de la République lors d'une entrevue avec la presse étrangère, devraient être au cœur des débats des candidats en cette période de campagne électorale. Cependant, la priorité actuelle des candidats est davantage axée sur la communication, sur le fait de se faire entendre et de se faire voir.

%

Travaux

Pendant la campagne électorale, un temps d'antenne est réservé à chaque candidat sur la chaîne nationale par l'Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM). Lors de ces moments, les prétendants aux sièges de Tsimbazaza auront l'occasion de s'exprimer librement sur leur position concernant les textes à voter qui les attendent à l'hémicycle. Depuis le début de la campagne, seul le candidat indépendant Paul Bert Rahasimanana du district Tana IV a pris la parole. À noter qu'il s'est rendu avec plusieurs partisans devant le bureau de la préfecture de la capitale pour réclamer justice pour une dizaine de chefs de fokontany démis de leurs fonctions.

Il reste seize jours avant la clôture de cette campagne électorale. Si, à l'heure actuelle, les débats d'idées sont relégués au second plan, rien ne garantit que la situation va changer d'ici à la fin de la propagande le 27 mai prochain. Néanmoins, la plupart des candidats évoquent lors de leurs discours des propositions de lois qu'ils souhaitent initier une fois élus. Cependant, en ce moment, la priorité devrait être accordée aux travaux qui les attendent dès leur arrivée à Tsimbazaza : l'analyse et le vote de la loi de finances rectificative, notamment avec la réduction des crédits alloués aux institutions et ministères, qui devrait retenir leur attention.

De plus, de nombreux autres travaux attendent les députés, tous revêtant une importance capitale. Avec l'ouverture de la session ordinaire la semaine dernière, les cent soixante-trois nouveaux occupants des sièges à Tsimbazaza devront s'atteler en priorité à poursuivre cette session jusqu'à son terme. Les résultats des législatives sont attendus avant la fin du mois de juin, comme l'ont annoncé les autorités il y a plusieurs semaines. Les nouveaux députés auront donc plusieurs jours de session avant la clôture des soixante jours.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.