Madagascar: Toliara - La reprise de Base Toliara, un des moyens de lutter contre la pauvreté extrême selon Jeannot Roberval

Y-a-t-il des moyens de renverser cette tendance d'extrême pauvreté qui sévit dans la région Atsimo Andrefana ? L'opinion tuléaroise croit généralement que les objectifs de développement durable de cette région si riche en potentialités naturelles ne sont pas du domaine de l'inatteignable.

Jeannot Roberval, coordonnateur de l'association Toliara Mijoro fait partie de ces leaders d'opinion et acteurs du développement qui estiment que le Sud-ouest du pays ne mérite pas cette réputation d'éternel retardataire et dernier dans les classements des bailleurs de fonds.

Bien pire

On rappelle sur ce point que dans un de ses derniers rapports sur la pauvreté à Madagascar, la Banque mondiale avance un taux de pauvreté de 81% pour la région Atsimo Andrefana. L'un des plus importants parmi les 23 régions que compte la Grande Ile. Les économistes de la Banque mondiale indiquent notamment que « dans ce pays qui dépend largement de l'agriculture de subsistance, les familles nombreuses des zones rurales vivent dans une pauvreté extrême et les enfants, en particulier les filles, sont confrontés à un avenir fait de mariages précoces et de taux de fécondité élevés, ce qui les enferme dans la pauvreté pour les générations à venir ». Observateur de la vie quotidienne de la cité du Soleil, Jeannot Roberval fait état d'une situation bien pire. Pour lui, si des mesures concrètes ne sont pas prises, la situation va empirer. « On compte énormément de femmes qui vivent dans la pauvreté à Toliara. Comme il y a des femmes enceintes parmi ces femmes pauvres, elles vont naturellement donner naissance à des enfants qui hériteront de cette misère et qui seront par la suite confrontés à des conditions d'existence encore plus précaires » indique-t-il.

%

Toutes les actions possibles

Un avenir encore incertain, en somme, pour l'actuelle et la future générations tuléaroises. Pour Jeannot Roberval, il est plus que jamais temps de s'atteler à toutes les actions possibles pour relever le défi de la lutte contre la pauvreté. « Nous devons tous penser à l'avenir des jeunes et des enfants de cette région. Nous devons faire en sorte qu'il n'y ait plus, dans notre belle ville, ces jeunes filles obligées de se prostituer car c'est le seul moyen pour elles de trouver de l'argent pour financer leurs études. Toliara ne mérite plus qu'il ait des enfants, très jeunes, obligés de travailler le week-end pour avoir de l'argent et aider ainsi leurs parents », constate-t-il amèrement. Et pourtant ce ne sont ni les richesses naturelles, ni les compétences humaines qui manquent dans la région. Pour le coordonnateur de l'Association Toliara Mijoro, en se référant au rapport de la Banque mondiale sur la pauvreté, il est essentiel de donner la priorité à l'investissement dans le capital humain et à un marché du travail inclusif pour briser les chaînes de la pauvreté et permettre aux individus de naviguer vers la résilience économique.

Base Toliara

Il propose, sur ce point, une solution efficace et immédiatement applicable. Il s'agit, en l'occurrence, de l'exploitation rationnelle des richesses dont dispose la région. Plus précisément, des projets miniers en cours où à venir. Parmi ces projets, Jeannot Roberval n'hésite pas à citer l'exploitation d'ilménite Base Toliara, qui n'attend plus que le feu vert de l'Etat pour être de nouveau opérationnel et contribuer à la lutte contre la pauvreté. « Je suis convaincu du fait qu'une fois cette compagnie minière rouverte, des choses vont changer puisque les jeunes, surtout, vont s'y ruer pour travailler. Une fois ce projet lancé, une grande partie des problèmes sociaux endurés seront résolus », soutient le coordonnateur de l'association Toliara Mijoro. En somme, Base Toliara pourrait peser très lourd sur la balance de la lutte contre la pauvreté à Toliara.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.